Le gouvernement met les bouchées doubles pour moderniser le secteur

Panorama Télécom
Cina Lawson, ministre des Postes et de l'Economie Numérique. Cina Lawson, ministre des Postes et de l'Economie Numérique.

(Togo First) - La contribution au PIB du secteur des télécommunications s’élève aujourd’hui à 8 %. Selon les prévisions de Pyramid Research, le marché des télécommunications au Togo devrait connaitre un taux de croissance annuel moyen de 6,5 % au cours de la période 2015-2020 pour atteindre 617 millions de dollars à l’horizon 2020. Une performance qui sera portée par le segment voix mobile et les services Internet fixes, promis à une croissance annuelle de 19,9 % sur la période.

Avec l’entrée potentielle d’un troisième opérateur, la concurrence pourrait s’intensifier. Les prix des services mobiles de Togocel et de Moov Togo sont parmi les plus élevés de la région ouest-africaine. En conséquence, le gouvernement a mis en place une politique de plafonnement des prix qui rend les cours de communication plus abordables, dans une certaine proportion.

Mais les tarifs des communications internationales au Togo demeurent relativement élevés par rapport à ceux pratiqués par les pays voisins. Une étude comparative de l’autorité de régulation montre que les tarifs togolais vers les destinations habituelles (CEDEAO, France, autres pays d’Europe, Canada et USA) sont sensiblement plus élevés que ceux pratiqués par le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal. L’arrivée d’un nouvel opérateur pourrait contribuer à faire baisser les prix de communication mobile sur le marché. On évoquait à ce sujet les velléités du géant sud-africain MTN, déjà leader sur les marchés à l’est (Bénin et Nigéria). Le processus d’octroi d’une troisième licence de téléphonie mobile est annoncé depuis 2009.

Dans le domaine des postes, le processus de restructuration devrait aboutir à une gestion privée des services postaux.

En ce qui concerne les nouvelles technologies de l’information et de la communication, les efforts du Gouvernement se poursuivent pour rendre accessibles le matériel informatique et les consommables à tous. À ce titre, une exonération a été pratiquée sur les importations de matériels informatiques au cours de l’exercice fiscal 2017. Mais, les résultats mitigés de cet allègement ont poussé le gouvernement à reprendre sa politique de taxation initiale dès le 1er janvier 2018.

Du côté de la connectivité Internet, le Togo reste sur une bonne dynamique, mais le chemin à parcourir est encore conséquent. Le secteur des services de transmission de données (Internet) est essentiellement dominé par Togo Telecom et Café Informatique qui offrent jusqu’à 100 Mo/s de bandes passantes et fournissent la plupart des autres fournisseurs (Moov, Togocel, ..). Deux autres opérateurs, notamment Téolis, devraient entrer dans leur phase opérationnelle dès février 2018.

Un marché encore dominé par un duopole

Jusqu’en 1986, les activités de télécommunications étaient exploitées par une direction du ministère chargé des postes et télécommunications. À partir de  1986, l’exploitation a été confiée à l’Office des Postes et Télécommunications du Togo (OPTT). En 1991, cet office sera transformé en une compagnie publique, mais soumise aux règles de gestion des sociétés privées. C’est l’année 1996 qui marque le début des  grands chantiers de modernisation du secteur des télécommunications au Togo.

La déclaration de politique sectorielle adoptée par le gouvernement en 1996 lance la refonte du secteur. Elle conduit à la scission de l’OPTT en deux sociétés d’État. La première sera chargée des postes, la Société des Postes du Togo (SPT) et la seconde des télécommunications, la Société des Télécommunications du Togo, Togo Telecom devenue plus tard un holding.

Cependant, c’est à partir de 1998 que le secteur des télécoms connaitra sa vraie révolution. L’introduction d’un organe de réglementation du secteur appelé Autorité de réglementation des postes et télécommunications (ART&P) conjuguée à la libéralisation du marché des télécommunications contribue à une diversification des produits et services offerts. Togocel, filiale de Togo Telecom, perd son monopole. Désormais, le marché de la téléphonie mobile est dominé par le duopole constitué de Togocel  (73 % de parts de marché) et de Moov Togo du groupe émirati Etisalat (27 %). Selon les projections, cette concurrence qui devrait se poursuivre d’ici 2020.

En juillet 2017, le gouvernement a adopté une série de mesures destinées à la transformation du groupe Togo Telecom en une Holding dénommée Togocom, garante de l’efficacité de l’ensemble de ses filiales dont elle définit la stratégie.  Togocom a été dotée d’un capital social de 1 000 000 000 Fcfa et sera dirigée par Affoh Atcha-Dédji.

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