On connaît désormais le nom de la nouvelle DG de la succursale togolaise de Société Générale Bénin. Il s’agit de l’Ivoiro-Française Jocelyne N’Guessan qui succède au Togolais Moyeme Baniab, qui était aux commandes de la banque corporate depuis son lancement en 2015. La nouvelle patronne de l’institution bancaire a fait la majeure partie de sa carrière à Abidjan au sein de la filiale du groupe bancaire français.
La filiale togolaise de la banque panafricaine, Ecobank-Togo, est sacrée « banque de l’année », selon le magazine « The Banker », publication du Financial Times qui a organisé début décembre, sa cérémonie de remise des prix dénommée « The Banker Awards 2021 ».
Ecobank-Togo conserve ainsi ce prix, la deuxième année consécutive. Ce prix, selon le magazine américain, est décerné à la banque togolaise en reconnaissance de « son adhésion accrue à la culture fintech » et à la numérisation de ses services.
En effet, la banque a, en juin dernier, noué un partenariat avec la fintech togolaise Semoa, qui a utilisé l'interface de programmation d'applications (API) Xpress Account d'Ecobank pour lancer un service bancaire numérique via la messagerie WhatsApp. « Nous investissons en permanence pour automatiser les transactions et fournir des solutions numériques de pointe à nos clients », déclare Souleymane Touré, directeur général d'Ecobank Togo.
Ecobank-Togo a aussi le mérite d’avoir déployé sa gamme de produits « Ellevate » sur le marché togolais, dans le but de soutenir l'autonomisation financière des femmes dans le pays. Ce produit, qui est aussi déployé dans 32 autres pays, devra permettre au groupe d'accueillir un minimum de 50 000 femmes clientes d'affaires chaque année, en accordant un minimum de 100 millions $ de prêts par an.
Notons qu’à ces Awards, les filiales bissau-guinéenne et gambienne de la banque panafricaine ont aussi décroché le prix de la banque de l’année dans leurs pays respectifs.
Esaïe Edoh
C’est désormais acté ! la BTCI, banque publique jusque-là détenue à 100% par l’État togolais, entre dans le giron d’IB Holding du magnat des BTP, Mahamadou Bonkoungou.
Décidée en aout en conseil des ministres, la cession de l’établissement bancaire devrait recevoir notamment le feu vert de la commission bancaire de l’UEMOA. S’appuyant sur cet aval donné depuis le 20 septembre, le ministère de l’Economie et des Finances a, au travers d’un arrêté en date du 11 novembre, autorisé la modification de l’actionnariat et le changement de dénomination sociale. Selon l’arrêté dont Togo First a eu copie, IB Holding s’offre 90% de l’actionnariat contre 10% pour l’État togolais. Le montant du deal n’a pas fuité.
Selon l’arrêté, les dirigeants d’IB Holding doivent finaliser au plus tard cette année deux augmentations de capital équivalant à 20 milliards FCFA, ce qui porterait le capital social de la BTCI à 27 milliards FCFA au-dessus des exigences prudentielles.
Autres clauses du deal, Mamadou Bonkoungou doit transférer au plus tard le 30 juin 2022, les participations de sa plus grande filiale IB Burkina à IB Holding, société financière de droit togolais créée le 29 juin dernier et dédiée à la “prise de participation dans les entreprises du secteur bancaire et financier”.
S’il est également exigé d’IB Holding de s’ouvrir à « d’autres investisseurs disposant de capacité financière nécessaire pour accompagner sa stratégie », Mahamadou Bonkoungou s’est en outre engagé à mettre à disposition du groupe, courant 2023, 10 milliards FCFA sous forme de compte d’actionnaire bloqué pour stabiliser la santé financière du groupe.
Alors qu’à fin décembre 2019, la BTCI affichait des fonds propres négatifs (-11 milliards FCFA), Lomé requiert un renforcement des fonds propres de l’établissement d’ici la fin du premier semestre 2022.
Depuis le 11 novembre dernier, la BTCI est devenue International Business Bank Togo, en abrégé (IB bank Togo).
Si les intérêts de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dans l’immobilier et d’autres projets structurants sont connus, la société de protection sociale investit également ses importants excédents dans le secteur bancaire. Orabank et même Oragroup, Ecobank, BIA, ou encore African Lease (Groupe comme Filiale) … Togo First passe en revue la présence de l’institution dirigée par Ingrid Awadé dans l’écosystème bancaire.
Au Togo, la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) n’est pas seulement l’entité qui s’occupe des cotisations sociales, c'est aussi un important investisseur, non seulement dans l'immobilier, mais aussi dans le secteur bancaire togolais.
La structure de gestion des cotisations sociales a en effet des participations chez deux des plus importantes banques du Togo en termes de parts de marché : Orabank Togo et Ecobank Togo.
Selon les dernières données disponibles (en date de décembre 2020) obtenues par Togo First, la CNSS est présente à 8,37 % dans Orabank Togo, et à 5,25% dans Ecobank Togo, le deuxième acteur bancaire du pays, filiale du Groupe Ecobank, basé à Lomé.
Chez BIA, filiale du marocain Attijariwafa, la Caisse possède 8,20 % des parts.
Outre les acteurs strictement bancaires, la société privée d’utilité publique sous contrôle de l’État a aussi diversifié ses placements chez de nouveaux acteurs financiers. Elle est ainsi présente à 32,50 % dans l’actionnaire African Lease Group (ALG) à fin décembre de l’an dernier. La société de protection sociale est également propriétaire à hauteur de 8% d’African Lease Togo, filiale d’African Lease Group, spécialisée dans le crédit-bail, l’affacturage et le cautionnement.
Rappelons que la Caisse est déjà présente et active sur le terrain de l'immobilier, dans le projet des Résidences Renaissance, l'institution est également active dans le financement du l'hopital Saint Pérégrin, toujours en construction, ainsi que dans l'actionnariat la Société nouvelle de boissons (SNB), nouvel acteur du secteur brassicole au Togo. On peut noter également qu’elle prend une part active à l’actionnariat de la Centrale Kekeli Efficient Power via le véhicule d’investissement piloté par Togo Invest, Kifema Capital. Les travaux de l’hôpital de référence Saint-Pérégrin en construction depuis près de 3 ans sont également financés par la caisse, à hauteur de 17 milliards FCFA.
Cette tendance à diversifier ses investissements n’est d’ailleurs pas exclusive à la seule Caisse Togolaise, des institutions sœurs au Niger, Burkina Faso et Bénin, se positionnent également aussi diversement, dans l’actionnariat de plusieurs institutions financières de leur écosystème respectif.
Ayi Renaud Dossavi
Les banques commerciales opérant au Togo ont résisté à leur manière au déferlement de la Covid-19 qui a installé un environnement d’incertitude sans précédent sur le secteur financier togolais déjà aux prises à plusieurs défis.
En 2020, ces intermédiaires ont accordé un peu plus de 615 milliards FCFA de financements aux acteurs économiques, portant l’encours de crédits du secteur à plus de 1428 milliards FCFA. Les nouveaux crédits s’inscrivant toutefois en baisse de 7% par rapport aux 662 milliards FCFA octroyés en 2019. C’est tout au moins le plus bas volume de crédits octroyés depuis 2016, selon les données compilées par Togo First à partir de statistiques de la BCEAO.
A qui les banques prêtent-elles ?
Les prêts consentis par les 13 banques en activité étaient diversement répartis.
En dépit de la pandémie, les intermédiaires financiers se sont à nouveau montrés plus généreux vis-à-vis des entreprises du secteur productif (entreprises privées) que les autres acteurs. Avec une progression d’environ 3% des crédits reçus, celles-ci ont capturé plus de 61 % des financements octroyés par le secteur bancaire. Un an plus tôt, elles représentaient 55% du portefeuille de crédits.
Malgré une baisse de 6%, les Particuliers continuent d’être les deuxièmes acteurs ayant la bénédiction des intermédiaires financiers. Même si les crédits fournis à ceux-ci sont tombés à 125 milliards FCFA en 2020, ils représentent encore 20% du portefeuille global.
Autre fait important, la frilosité des banques à l’égard des autoentrepreneurs (entreprises individuelles) a atteint un nouveau palier l’an dernier, avec une chute brutale de plus de 30% des concours bancaires accordés à ces derniers. Malgré ce désamour, le segment reste en ballotage avec l’État et ses démembrements (Sociétés publiques y compris).
En 2020, alors que les établissements bancaires ont resserré les conditions d’octroi de crédits, les données montrent une augmentation des prêts au profit du gouvernement.
Des prêts à quels secteurs ?
L’an dernier, 46% des nouveaux crédits accordés par le secteur bancaire, soit 285 milliards FCFA, ont servi à soutenir la trésorerie des entreprises dans un contexte de baisse de l’activité économique due à la pandémie.
Malgré la fermeture des frontières, les financements en faveur des exportations, encore très faibles, ont poursuivi leur rebond, passant de seulement 1,3 à 1,6 milliards FCFA, après un creux en 2018 (100 millions FCFA). Les crédits à la consommation représentent quant à eux, plus de 18% du portefeuille des banques, soit 114 milliards FCFA en 2020.
Fiacre E. Kakpo
Dans un contexte économique difficile, marqué par la crise sanitaire, les banques togolaises ont semblé, dans leur ensemble, résilientes depuis 2020.
Malgré l'envolée du coût du risque qui a grippé les résultats nets, les actifs se sont dopés sous l’effet d’une bonne tenue des dépôts. Si la Covid-19 a imposé un sprint à la course vers la digitalisation, la plupart des banques manquent encore à l'appel.
Dans ce hors-série, Togo First fait un gros plan sur le secteur bancaire togolais en quinze dossiers, nourris d'infographies dynamiques, de commentaires et portraits des plus importants acteurs du système bancaire. Des crédits mis en place par le secteur aux chiffres d'affaires et marges, en passant par les patrons bancaires les plus puissants, comment ces intermédiaires financiers vivent la crise ? Ce sera une vue à 360° sur un secteur aux défis colossaux. Chaque vendredi, un nouveau dossier.