Démographie, habitat et conditions de vie : au Togo, le point sur les progrès

Gestion Publique
dimanche, 15 décembre 2024 14:48
Démographie, habitat et conditions de vie : au Togo, le point sur les progrès

(Togo First) - La dissémination des données du 5ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5) et de la 2ème Enquête Harmonisée sur le Conditions de Vie des Ménages (EHCVM-2) était au cœur d’un atelier vendredi 13 décembre 2024 à Lomé, organisé sous l’égide de la ministre, Secrétaire Générale de la Présidence de la République togolaise, Dr Ahouefa Sandra Ablamba Johnson.

Les données ont été présentées par des cadres de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques et Démographiques (Inseed), en présence de représentants des Partenaires techniques et financiers dont le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), la Banque mondiale, l’Unicef.

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Les chiffres clés

Sur le plan démographique

En 2022, le Togo comptait 8 095 498 habitants ainsi que cela avait été dévoilé en avril 2023, avec une proportion de 51,3% de femmes et 48,7% d’hommes. L’extrême jeunesse de la population togolaise a été notée, l’âge moyen étant 23,4 ans et les jeunes de moins de 15 ans représentant 42% de la population togolaise. Les données ressortent sur la période, un taux d’accroissement annuel moyen en légère baisse et établi à 2,3% contre 2,9%.

Accès aux services sociaux de base

Eau et électricité : de plus en plus accessibles

D’après les résultats de la deuxième Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages réalisée entre 2021-2022, 83% des ménages établis en territoire togolais ont accès à une source d’eau améliorée. Sur la même période, 70,3% des ménages enquêtés ont accès à l’électricité, avec toutefois des disparités criardes entre milieu urbain et milieu rural, révélant les défis d’extension de l’accès à l’électricité dans les zones rurales.  De fait, si à peu près 9 ménages sur 10 en milieu urbain n’éprouvent pas de difficultés d’accès à l’énergie électrique, la proportion diminue jusqu’à s’établir à 5 ménages sur 10 en milieu rural.

Education et santé

Secteurs clés et prioritaires pour les autorités togolaises, l’éducation et la santé figurent en bonne place des indicateurs de bien-être des ménages.

Dans le domaine de l’éducation, les disparités autrefois criardes entre garçons et filles, ont été quasiment supprimées au niveau du primaire, ouvrant la voie à la parité, avec 115% contre 114%, sur la période couverte.

Un autre bond significatif, cette fois-ci dans le sens de la lutte contre l’analphabétisation, dévoilé par l’EHCVM-2 fait apparaître que 7 Togolais sur 10, âgés de 15 ans et plus, savent lire et écrire.

Sur le même trend, les chiffres sur les progrès en matière de santé, sont encourageants, avec une réduction de près de 50% de la mortalité infantile. De 124 décès pour 1000 naissances vivantes en 2010, cette mortalité a été réduite à 58 pour 1000 naissances vivantes en 2022.

Quid de la pauvreté ?

Si la pauvreté est généralement appréhendée sous le prisme monétaire, c’est-à-dire évaluée à partir des revenus ou des dépenses des ménages, Dr Sandra Ablamba Johnson, rejointe en cela par Fily Sissoko, Représentant Résident de la Banque mondiale au Togo, estime que cette approche « montre des limites dans les contextes où la population est majoritairement rurale et qui se caractérisent par une prédominance de l’autoconsommation et de l’économie informelle ». Imposant l’approche non monétaire de la pauvreté « comme une méthode plus pertinente pour appréhender les multiples facettes de la pauvreté », fait observer la ministre.

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Il y a néanmoins une constante, c’est que les données issues des enquêtes sur les conditions de vie des ménages de 2018 à 2021 font apparaître une réduction sensible de la pauvreté.

« Il ressort des résultats des données issues des enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages de 2018-2021, une réduction sensible de la proportion des pauvres à la fois monétairement et non monétairement au Togo, passant de 25,3% en 2018 à 20% en 2021 », précise la ministre.

Dans le détail, Environ 28,9% des ménages étaient non monétairement pauvres en 2021, contre 37,1% en 2018, soit une baisse de 8,2 points de pourcentage.

« S’agissant de la pauvreté monétaire évaluée à partir des revenus ou des dépenses des ménages, elle est également en baisse. En effet, l’incidence était de 43,8% en 2021 contre 45,5% en 2018 et 55,1% en 2015, ce qui correspond à une baisse de plus de 11 points de pourcentage en moins de 6 ans », commente-t-on.

Une dynamique inclusive

Les évolutions notées à la faveur des enquêtes menées notamment l' EHCVM-2 sont, d’après la ministre, imputables à politique d’inclusion sociale et économique du chef de l’Etat conformément à l’axe 1 de la Feuille de route gouvernementale Togo 2025 qui s’incarne dans plusieurs initiatives, comme School Assur, les cantines scolaires, la gratuité des frais de scolarité et d’inscription aux examens, les projets d’infrastructures éducatives.

Le programme Wezou pour les femmes enceintes, l’opérationnalisation du Fonds Tinga, la création des Zones d’aménagement agricole planifiée (ZAAP) et les subventions d’engrains et d’intrants pour les agriculteurs la facilitation de l’accès au crédit à travers les mécanismes du Fonds national de la finance inclusive (FNFI), ont également valeur d’exemples, dans cette dynamique.

"L’évaluation combinée de la pauvreté monétaire et non monétaire joue un rôle crucial dans le processus de mise en place du Registre social des personnes et des ménages (RSPM). Ce mécanisme conçu comme une base de données regroupant des informations détaillées sur les personnes et les ménages, permettra d’utiliser les indicateurs de pauvreté monétaire et non monétaire pour identifier les individus en situation de précarité ou de vulnérabilité. Ces données serviront à orienter l’attribution des aides et des prestations sociales, en tenant compte des besoins spécifiques des bénéficiaires et des ressources disponibles du gouvernement", analyse-t-on.

Ces données serviront à orienter l’attribution des aides et des prestations sociales, en tenant compte des besoins spécifiques des bénéficiaires et des ressources disponibles du gouvernement.

Dr Sandra Ablamba Johnson a invité les Togolais à se mobiliser pour la réussite des opérations d’enregistrement biométrique (e-ID). « Je saisis cette occasion pour lancer un appel à tous les togolais pour une mobilisation forte dans le cadre de l’enregistrement biométrique (e-ID) en cours en vue de bénéficier de ces programmes sociaux le moment venu », a-t-elle dit.

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Le Représentant-résident de la Banque mondiale s’est réjoui des efforts consentis par les autorités togolaises et des innovations introduites dans la démarche analytique notamment l'approche holistique de la pauvreté en vue de répondre efficacement aux défis de développement.

« Nous félicitons les autorités togolaises pour leurs efforts constants d’assurer le bien-être des populations et pour avoir intégré l’approche non monétaire de la pauvreté dans l’analyse des données. Comprendre la pauvreté non monétaire en plus de celle monétaire est essentiel pour une approche holistique du bien-être. A cet effet, nous restons mobilisés pour accompagner le gouvernement dans ses efforts de promotion des politiques publiques », a-t-il déclaré.

Séna Akoda

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