(Togo First) - Au Togo, la production annuelle de gingembre est estimée ces dernières années à 64 000 tonnes sur l’ensemble du territoire. Selon des données partagées par le ministère de l’agriculture, la production est surtout concentrée dans les régions des Plateaux et Centrale, avec un rendement moyen de 10 à 20 tonnes par hectare de rhizomes frais. Au total, près de 10 000 ménages agricoles sont impliqués dans sa culture, principalement dans ces deux régions (qui détiennent respectivement 66,39% et 20,36% de l’effectif total).
Plusieurs acteurs et partenaires appuient la filière dans le pays, notamment la coopération allemande, ou encore le MIFA, même si la filière reste encore peu structurée, avec seulement environ 50 coopératives et quelques unions. Des efforts de développement de cette plante herbacée vivace, originaire d'Asie tropicale, ont également été soutenus par des projets tels que l'Agropole de la Kara. Ceci a favorisé une augmentation de la superficie totale exploitée de plus de 25% entre 2021 et 2023, passant de 930 hectares en 2021 à 1 218 hectares en 2023, selon les données officielles.
Malgré cette expansion, la taille des exploitations reste modeste, avec la plupart des agriculteurs exploitant moins de 0,25 hectare. En comparaison, le nombre des grands producteurs est estimé à environ 250 sur l’ensemble du territoire. Une telle situation se ressent sur la productivité globale et met l’accent sur les marges de progression du secteur.
Ainsi, sur le plan international, en 2019 par exemple, le Togo a exporté un peu plus de deux tonnes (2029 kg) de gingembre, et les principaux importateurs étaient l'Union Européenne, les États-Unis et le Japon. Ceci, dans un contexte de demande croissante du gingembre togolais. En effet, indique-t-on, le Togo dispose d’avantages comparatifs pour la production biologique des différentes variétés de la racine, avec des sols vierges et naturellement fertiles.
Pourtant, les exportations nationales représentaient moins de 1% du marché mondial cette année, dans un contexte de demande extérieure croissante de la production togolaise. Plus encore, les importations nationales de gingembre s’élevaient à 197,6 tonnes la même année, bien supérieures à ses exportations.
Notons qu’un plan d’investissement du ministère de l’agriculture, datant de cette année (février 2024), a été validé, en vue d’améliorer la structuration des acteurs et faciliter l'accès aux marchés porteurs. L'objectif, à terme, est d'augmenter la production à 150 000 tonnes d'ici à 2028, avec une transformation d'au moins 75% de la production.
Ayi Renaud Dossavi
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