(Togo First) - En vue de réduire le risque de refinancement sur les cinq (5) prochaines années, le gouvernement togolais entrevoit de négocier un emprunt extérieur de maturité longue pour racheter la dette intérieure dont la maturité est relativement courte.
En effet, si la dette extérieure arrive à maturité dans 8,6 ans, la dette intérieure échoit dans 3,8 ans, selon les données officielles. De plus, l'encours de la dette arrivant à maturité dans un (1) an représenterait 11,7% du PIB. 18,3% de la dette intérieure devrait être remboursée totalement en 2019.
Face à la forte concentration des échéances au cours des cinq prochaines années, l’exécutif compte s’appuyer sur un emprunt international afin d’atténuer les pressions de refinancement qui s’annoncent en cascade. Pour le Ministère de l’économie et des finances, cette stratégie permettra d’alléger « durablement le poids du service de la dette dans le budget en substituant une partie de la dette intérieure libellée en FCFA par une dette extérieure de maturité plus longue et à un taux plus bas ».
Conscient que la manœuvre de reprofilage de la dette pourrait exposer le portefeuille au risque de taux de change, Lomé prévoit de mobiliser ce financement en euro. La devise européenne présente des garanties : une solidité avérée et une parité fixe avec le FCFA, la monnaie nationale. « L’emprunt envisagé sera libellé en euros et donc n’aura pas d’incidence en termes de risque de taux de change sur le portefeuille de la dette », indiquent les autorités togolaises.
Au Togo, la dette publique est projetée à fin décembre 2018 à 2276,6 milliards de FCFA, soit 77,6% du PIB. Elle se composerait de 74,1% de dette libellée en monnaie nationale et de 25,9% en monnaie étrangère.
L’encours de la dette intérieure, composé de prêts libellés en monnaie nationale, devrait se fixer à 1688 milliards de FCFA, contre 588,6 milliards FCFA pour la dette extérieure, composé de prêts libellés en devises étrangères.
Fiacre E. Kakpo