(Togo First) - Les tarifs d’accès aux codes USSD pour les prestataires de services vont connaître une réduction drastique, dès 2021. Ainsi en a décidé l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (ARCEP) dans une décision datée du 10 décembre 2020 et rendue publique jeudi dernier.
Le gendarme togolais des marchés électroniques a plafonné les tarifs applicables au recours des prestataires de services aux codes USSD (service complémentaire de téléphonie par messagerie, par exemple achat, paiement de factures, réservation).
Le nouveau gendarme togolais des marchés télécoms fustige la politique du « deux poids deux mesures » et « à géographie variable » des deux opérateurs, qui, présents également au Bénin (Moov) et au Sénégal (Axian, actionnaire principal de TogoCom), pratiquent des tarifs nettement inférieurs à ceux du Togo. En effet, constate l’organe de régulation, le tarif d’accès facturé par le duopole culminerait à 100 FCFA au Togo.
Au Bénin, la filiale de Moov ne demanderait que 2,38 FCFA HT alors que l’opérateur Free, détenu par les nouveaux propriétaires de Togocom, n’exigerait que 5 FCFA HT au Sénégal. Un gap abyssal qui a provoqué l’ire de l’ARCEP. Et à celle-ci de sonner la fin de la récréation : « C’est pourquoi, l’ARCEP, afin de libéraliser et de vulgariser cette technologie ndlr : USSD), a pris la décision de s’aligner sur les tarifs pratiqués dans la sous-région, en baissant, de façon drastique, le seuil plafond de la session USSD à 3 F CFA HT.», lit-on dans un communiqué qu’elle a publié.
Au-delà, les prestataires de services ne débourseront désormais que 250 000 FCFA pour se raccorder et se faire délivrer un code USSD afin d’opérer. Ils paieront 150 000 FCFA au titre des frais annuels de maintenance du compte USSD.
Ce tour de vis va « va booster l’entreprenariat numérique avec l’arrivée de start-ups, des PME et des fintechs qui, de façon générale, sont des entreprises jeunes qui développent et proposent des solutions innovantes utilisant les technologies du numérique, du mobile, de l’intelligence artificielle », souligne l’autorité de régulation.
La mesure, dit-elle, « est conforme à la vision portée par le gouvernement qui entend faire du digital un véritable levier de développement et d’amélioration des conditions de vie des populations, grâce à la fourniture des services à valeur ajoutée (banque, santé, assurance, transport, éducation, agriculture…) ».
L’ARCEP qui semble faire d’une pierre, deux coups, a par ailleurs rallongé à 180 secondes (3 minutes) la durée minimale d’une session USSD, alors que le « time out » ou le « délai de déconnexion) d’une session doit être au moins égal à 60 secondes.
Séna Akoda