(Togo First) - Lancé en 2018 au Togo, le Projet d'investissement de résilience des zones côtières en Afrique de l'Ouest (WACA ResIP), intervient également dans la lutte contre la pollution et dans la gestion des déchets. En tout, l'initiative appuyée par le groupe de la Banque mondiale, consacre quelque 1,12 milliard FCFA, à la lutte contre la pollution.
En ce qui concerne la lutte contre la pollution, « nous intervenons à travers 4 sous-projets, dont un premier sous-projet avec l'ANASAP (agence nationale d'assainissement et de salubrité publique, ndlr), pour l’appui à l'assainissement de la plage de Lomé », explique Yawo Komi, coordonnateur-adjoint du projet WACA ResiP.
Le premier sous-projet - un appui à l’assainissement de la plage de Lomé - en tandem avec l’ANASAP, vise à réduire l’impact de l’insalubrité et favoriser les activités touristiques et économiques sur la bande de terre.
D’un coût de 114,88 millions CFA, il consiste à nettoyer périodiquement la plage sur 70 hectares, à y construire 2 blocs de 4 cabines de WC en matériaux composites, et surtout à acquérir une machine d’entretien de la plage « Beach cleaner ». A ce jour, un bloc de latrine a déjà été mis en place.
Cette contribution sera néanmoins reconnue « très insuffisante » par le programme, selon Yawo Komi, au vu des enjeux.
Commune Lacs 1
Le second sous-projet du WACA ResiP (Projet de gestion durable des déchets solides et liquides dans la Commune d’Aného), est réalisé en partenariat avec la Commune Lacs 1 (Aného, ville côtière située à, 40 km de Lomé).
D’un coût actualisé de 527,5 millions CFA, il consiste à construire ou réhabiliter 127 toilettes publiques et scolaires. En sus de cette réalisation, on compte également l’acquisition de 400 poubelles, du matériel roulant et divers équipements pour la collecte des déchets.
Pour une gestion optimale des eaux usées à la plage de Lomé, une étude de faisabilité est également en cours. Les travaux visent à trouver le meilleur moyen technique de répondre au défi. L’étude, d’un coût de 69 millions FCFA, constitue le troisième sous-projet, et est en cours de réalisation.
Le dernier sous-projet, enfin, se déploie toujours en partenariat avec l’ASANAP. C’est un appui à l’assainissement des Communes Golfe 1, 2 et 4 à Lomé, pour un coût estimé à 415,3 millions CFA, selon les détails du projet.
Un besoin encore important
Si elle est notable, la contribution du WACA reste cependant modeste, comparée à l’ampleur du défi que constituent la gestion des déchets au Togo et ses conséquences. Par exemple, le coût annuel des déchets municipaux non collectés sur la côte togolaise était estimé à 8,9 millions $ en 2017, par des experts de la Banque mondiale. Dans le même temps, le coût de l'élimination de ces déchets ( pour leur enfouissement à la décharge d'Aképé ) représentait environ 19 millions $.
A lui seul, l’impact financier de la pollution dans son ensemble s’élève à 87 millions $, soit respectivement 36, 23 et 28 millions $, pour l’eau, l’air et les déchets, selon les mêmes données. Et à l’horizon 2100, le coût lié à la pollution de la côte pourrait représenter pour le pays, plus de 1,2 milliard d’euros annuels, selon une étude plus récente en cours de validation, face à une population urbaine grandissante.
De son côté, le gouvernement a adopté plusieurs autres mesures précédemment pour endiguer le problème des déchets. En 2011, l’Etat a pris un décret d'interdiction de commercialisation et d'usage de certains sachets non biodégradables.
Cette mesure sera toutefois freinée par les réalités du terrain, dans un contexte de libre circulation des biens et des personnes au sein de la Zone Cedeao, comme l’a expliqué notamment à Togo First, Abdel Ganihou Souleymane, Chef de division, chef division préservation des milieux et cadres de vie, à la direction de l'environnement au Togo.
« Face à l’ampleur du défi, l'Etat se tourne plus vers le recyclage et l'économie circulaire, en cohérence aussi avec les directives communautaires », poursuit l'expert.
Alors qu’une éventuelle infrastructure pour un recyclage complet se fait attendre, le pays mobilise plusieurs moyens pour répondre aux besoins d'assainissement sur son territoire, en particulier dans le Grand Lomé. Outre le Programme WACA ResIP, et son appui via l’ANASAP ou les différentes communes du Sud côtier, d’autres projets et partenaires sont également déployés au niveau des municipalités. C’est le cas de la Boad ( Banque ouest africaine de développement), ou encore de l’AFD ( Agence française de développement).
Ayi Renaud Dossavi
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