Société Générale : après son désengagement du Maroc, les regards se tournent désormais vers les filiales togolaise et béninoise

Banque
vendredi, 12 avril 2024 12:30
Société Générale : après son désengagement du Maroc, les regards se tournent désormais vers les filiales togolaise et béninoise

(Togo First) - D'après les informations obtenues par Togo First auprès de sources fiables, la Société Générale (SocGen) envisagerait de se retirer de sa filiale béninoise. Engagée dans un vaste mouvement de retrait de ses activités africaines, la banque vient de clôturer un chapitre marocain en cédant ses opérations bancaires et assurantielles au groupe Saham.

En territoire béninois où la banque française a posé des bases solides, un départ semble également programmé, si l'on en croit nos sources. En conséquence, la Société Générale Togo, qui est la succursale de la branche béninoise, serait directement impactée par le mouvement. Restée corporate depuis son arrivée sur le marché togolais en 2015, l'entité bancaire a naturellement peu d'ancrage dans l'écosystème togolais, avec seulement 2 % de part de marché sur les crédits et 2 % également sur les dépôts. Ces dernières années, elle a cherché à étendre ses activités aux PME plus modestes.

Le groupe mère, quant à lui, poursuit son retrait du continent qui représentait entre 7 et 8 % de ses activités. Pour expliquer ses départs, les analystes soulèvent des questions sur la rentabilité des filiales et les contraintes réglementaires, tandis que d'autres banques occidentales ont opté aussi pour un repli stratégique vers leurs bases traditionnelles. La piste du sentiment anti-occidental, notamment anti-français, est également invoquée. 

La Société Générale n'est pas isolée dans cette démarche de désengagement ; BNP Paribas, titan bancaire européen, s'est également détachée de ses filiales africaines. Le Groupe BPCE, avec sa principale marque Banque Populaire, a décidé d’amorcer le même mouvement. Avant eux, des institutions britanniques telles que Barclays et Standard Bank avaient déjà amorcé leur retrait.

Dans les coulisses à Cotonou, Vista Bank, dirigée par l’Américano-Burkinabé Simon Tiemtoré, s'informe sur de possibles velléités de vente, lui qui, pour acquérir Oragroup, doit encore convaincre. La commission bancaire de l’Uemoa aurait exigé de Tiemtoré, des garanties supplémentaires avant d'autoriser la prise de contrôle d'Oragroup, groupe bancaire classé dans le top 10 de l'UEMOA, déjà fragilisé par des problèmes de liquidités pouvant entraîner un défaut sur ses dettes seniors, comme Fitch en a récemment donné l’alerte. Selon certaines indiscrétions, l'État béninois pourrait envisager de s'emparer de la SocGen Bénin. D'autres indiquent que c'est plutôt l'entourage du président Talon qui serait en pole position. Sans oublier que la succursale togolaise serait d'une manière ou d'une autre impactée par une telle opération si elle venait à être réalisée.

Fiacre E. Kakpo


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