Le financement bancaire de l’économie togolaise en 2017, en 5 points 

Banque
mardi, 18 septembre 2018 09:41
Le financement bancaire de l’économie togolaise en 2017, en 5 points 

(Togo First) - La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a rendu public son rapport annuel sur les conditions de banque dans l’espace Uemoa en 2017. Une véritable cartographie qui livre un aperçu du paysage bancaire de l’Union, retrace les montants des crédits bancaires octroyés au cours de l'année et analyse les dépôts à terme effectués par la clientèle ainsi que les taux d’intérêt pratiqués.

Décryptage en 5 points de la structure du financement bancaire de l’économie togolaise.

Aucun nouvel établissement en 2017

Bien qu’ayant enregistré 3 nouvelles arrivées à l’échelle de l’Union, notamment en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, et au Sénégal, le champ de contrôle bancaire de la Bceao au Togo est resté inchangé à 15 établissements de crédit dont 13 Banques et 2 établissements financiers, comme en 2016. En 2017, les indicateurs du système financier sont restés globalement satisfaisants en dépit de quelques mesures correctives dans le cas de certains établissements, dont deux banques à actionnariat majoritairement public. Si la situation prudentielle de certaines banques présente des inquiétudes, la Banque centrale indique que des mesures ont été prises pour redresser les ratios affectés, notamment le redressement du seuil du capital social : 10 milliards pour les Banques et 3 milliards FCFA pour les établissements financiers.

Les crédits au ralenti

Après des bonds successifs, en particulier un saut de 13,5% à 664,4 milliards FCFA, en 2016, les crédits mis en place par les banques togolaises se sont tassés d’environ 4,2% pour tomber à 636,2 milliards. Bien qu’elles se soient taillées la part du lion, les entreprises privées du secteur productif ont vu leur volume de crédits chuter de 10,4%. Un recul occasionné par une baisse drastique des crédits destinés à l’acquisition d’équipement qui ont chuté de 61,5% à 39 milliards. Les données montrent que les Banques ont été particulièrement très peu favorables au crédit habitation.

Alors que le crédit immobilier chute de 42%, celui à la consommation progresse mais « très » marginalement. Les fonds avancés par les Banques pour soutenir les activités liées aux exportations contre-performent également.

Aussi, un rationnement du crédit a-t-il été observé chez les Coopératives et groupements villageois, les entreprises individuelles et les Assurances-Caisses de retraite. De quoi tirer la sonnette, surtout dans un pays où l’agriculture mobilise près de 70% de la population.

Globalement, le repli est essentiellement attribuable à la crise socio-politique qui a secoué le second semestre. Face à l’incertitude politique, les Banques ont préféré transférer le risque sur les crédits de trésorerie. Le montant injecté pour doper la trésorerie des entreprises est estimé à plus de 327 milliards, en hausse de 19%. 

Le crédit, plus cher pour les vulnérables 

Si le taux d'intérêt débiteur moyen des crédits mis en place en 2017 par les banques dans les pays de l’UEMOA est demeuré stable en 2017, se situant dans le sillage des 6,93%, au Togo, le trend à la baisse observé depuis 2012, se poursuit. En 2017, le crédit a coûté moins cher que sur les 10 dernières années. Le taux demandé par l’ensemble du système bancaire s’est amélioré de 21 points de base pour s’établir à 8,1%. A l’analyse des données, le financement mis en place par les intermédiaires financiers a été de nature à décourager les personnes (morales comme physiques) ne possédant une grande surface financière. En effet, les taux pratiqués sur les Coopératives et groupements villageois et les Assurances-Caisses de retraite ont été les plus élevés, atteignant respectivement 9,15% et 9,74%. De plus, il s’agirait des coûts ayant le plus augmenté.

Le long terme rassure

En 2017, ce sont les prêts de très long terme qui ont le plus rassuré le système bancaire. Concrètement, les chiffres de la Banque centrale révèlent que les crédits de 10 ans de remboursement ont le taux le plus bas, alors que ceux de très court terme (moins d’un mois) présentent les taux d’intérêt les plus élevés.

Baisse criante des dépôts 

L’année 2016 a enregistré un record retentissant des dépôts. 1742,4 milliards FCFA collectés. En 2017, les Banques ont collecté 1254,4 milliards.  Une baisse de 28%.

313 milliards ont été collectés auprès des entreprises privées du secteur productif, en hausse de 25%.  

Fiacre E. Kakpo

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