(Togo First) - Après la suspension du processus de fusion, les parlementaires ont donné jeudi dernier leur feu vert pour la privatisation des deux dernières banques, majoritairement détenues par l’Etat. Si l’option de la privatisation a longtemps été éludée, elle refait surface, motivée par « la volonté du gouvernement de préserver la stabilité financière », son nouveau paradigme, visant à faire la part belle au secteur privé dans les investissements et le marché bancaire international qui présenterait, selon Sani Yaya, le ministre des finances, des conditions favorables.
Mais, que valent réellement l’Union togolaise de banque (UTB) et la Banque togolaise du commerce et de l’industrie (BTCI). Togo First s’est penché sur les bilans au 31 décembre 2017 de ces deux intermédiaires financiers.
Union Togolaise de Banque (UTB), n°3 togolais
Siège imposant, l’Union Togolaise de Banque (UTB), un acteur majeur du système bancaire togolais, a vu le jour en juin 1964 sous forme de société d’économie mixte. Mais ce n’est que le 25 avril 1977, qu’elle décrochera son agrément de banque. Dans un contexte difficile, marqué par la crise sociopolitique du début des années 90, la banque, jusque-là détenue par le trio européen composé de Crédit Lyonnais (35%), Deutsche Bank (18%) et Banca Commerciale Italiana (12%), tombera entièrement dans les mains de l’Etat togolais.
Troisième banque opérant au Togo derrière les filiales togolaises d’Orabank et d’Ecobank, toutes ayant leur siège au Togo, l’UTB cumulait fin 2017, un total bilan de plus de 303 milliards FCFA, soit 12,4% des actifs du secteur bancaire. Dans l’Umoa, UTB détient le 40e total bilan, sur plus de 220 banques.
L’UTB détient le plus grand réseau de guichets, 47 au total, soit 20,7% du réseau d’agences et de bureaux, devant ses concurrents directs, que sont Orabank et Ecobank. Fin décembre 2017, elle revendiquait 18,4% des comptes bancaires, soit un peu plus de 214 000 comptes sous gestion.
En termes d’activités bancaires ordinaires (collection de dépôts et octrois de crédits), la banque se classe à la 3e place. Les dépôts collectionnés auprès de la clientèle sont estimés à près de 215 milliards FCFA, tandis que les crédits accordés s’évaluaient à 149 milliards FCFA. 12,4% des salariés du secteur bancaire togolais, soit 298 salariés, sont employés par l’UTB.
Banque togolaise du commerce et de l’industrie (BTCI), n°5 togolais
La BTCI est l’une des six banques togolaises dont l’Etat participe encore à l’actionnariat. Fin 2017, l’ancienne succursale de la Banque Nationale de Paris (BNP) était détenue à 91,5% par l’Etat togolais. Ses actifs étaient évalués à plus de 172 milliards FCFA, 7% des actifs du secteur. Elle est la cinquième banque togolaise, selon la BCEAO, derrière Atlantique Banque, 4e. Avec une flotte de 21 agences et bureaux, la BTCI détient 9% du réseau de guichets, et revendique 5,8% des comptes bancaires togolais.
S’agissant des opérations bancaires ordinaires, en 2017, la BTCI est le 5e collecteur de dépôts, avec près de 169 milliards FCFA déposés par sa clientèle. La banque a mis en place 85 milliards FCFA de crédits au profit des agents économiques.
La BTCI est la deuxième banque employeuse au Togo en 2017, dépassée par Orabank. Le nombre de salariés est estimé à 314, soit 13% des salariés du secteur bancaire togolais.
Fiacre E. Kakpo