(Togo First) - Moody’s Ratings a reconduit, dans sa nouvelle notation publiée le 27 septembre 2024, la note B3 du Togo sur ses emprunts en devise et en monnaie locale. La perspective du pays, qui était jusqu’alors jugée « négative », a été relevée à « stable ». Cette réévaluation intervient deux semaines après celle de Standard and Poor's (S&P) qui a affiché son optimisme quant aux perspectives de l’économie togolaise.
L’agence américaine justifie cette notation par l’amélioration de la gestion budgétaire du Togo, qui se traduit par une réduction du déficit public, passé de 8,3 % du PIB en 2022 à 6,7 % cette année.
Le changement de perspective s’explique aussi par le fait que les craintes de dérapages budgétaires, qui avaient conduit à une perspective négative, se sont dissipées. Selon l’agence, « le gouvernement togolais a su tracer une trajectoire claire vers une réduction progressive du déficit, en collaboration avec le Fonds Monétaire International (FMI), avec pour objectif de placer la dette publique sur une pente descendante à partir de 2025 ».
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Moody's souligne également que l’accord de Facilité Élargie de Crédit (FEC) avec le FMI, approuvé en mars 2024, pour renforcer l’efficacité de la politique budgétaire du gouvernement a été un facteur déterminant. « Nous considérons que l'accord de Facilité Élargie de Crédit (FEC) avec le FMI, approuvé en mars 2024, constituera un ancrage efficace à l'efficacité de la politique budgétaire du gouvernement, réduisant ainsi les risques de détérioration soudaine à l'avenir », estime l’agence.
Tout comme S&P, Moody’s relève la robustesse de la structure de la dette togolaise. Cette dette est majoritairement composée d'emprunts intérieurs et de dettes extérieures à des conditions concessionnelles, ce qui permet de limiter les risques budgétaires et de liquidité.
Alors que les autorités togolaises, dans le cadre des objectifs convenus avec le FMI, se sont engagées à ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici à 2025 conformément aux critères de convergence de l’UEMOA, Moody’s envisage une baisse progressive du déficit budgétaire, à 5,2% du PIB (hors opérations exceptionnelles de recapitalisation de deux banques nationales) en 2024, et à 4,1% en 2025.
« Nos prévisions intègrent quelques gains de recettes, bien qu’à un rythme plus lent que prévu par les autorités, et une réduction plus progressive des dépenses dans un contexte de fortes pressions sur les dépenses de sécurité en raison de la situation sécuritaire difficile dans le nord du pays, à la frontière avec le Burkina Faso », assure la structure américaine.
Esaïe Edoh
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