(Togo First) - Mercredi 25 octobre, à Lomé, la Banque mondiale a dévoilé sa toute première édition du rapport sur les perspectives économiques du Togo. Intitulé « Libérer le potentiel de croissance du pays », ce document d'environ 50 pages, qui sera désormais publié annuellement, offre une analyse détaillée de la situation économique actuelle et des perspectives du Togo.
L’étude, présentée par Marc Stocker, économiste principal et Amevi Rocard Kouwoayé, économiste à la Banque mondiale, met en évidence que, grâce à une stratégie solide d'ouverture commerciale et la mise en œuvre de réformes structurelles ciblées et ambitieuses, le Togo peut espérer une trajectoire de croissance ascendante.
Selon ce document, le pays est en bonne voie pour atteindre une croissance économique estimée à 5,2% pour les années 2023 et 2024, soutenue par les dépenses de consommation et les investissements privés. Ces derniers pourraient augmenter de 10 points de pourcentage d’ici 2030. Les prévisions sont encore plus optimistes pour 2025, avec une croissance attendue de 5,8%, voire une stabilisation autour de 7% à plus long terme si des réformes structurelles adéquates sont mises en place.
« Les réformes essentielles concernent principalement le secteur agricole. L'une des priorités est la sécurisation de l'accès aux terres, un levier pour stimuler l'investissement, améliorer la productivité et accroître la compétitivité du secteur. De plus, le développement de l'agriculture irriguée est indispensable et requiert des investissements conséquents, » a confié à Togo First, Marc Stocker dans une interview.
L’économiste de l’institution de Bretton Woods n'a pas manqué de mettre l'accent sur la capacité de résilience du Togo. Il insiste sur le fait que, malgré les challenges, le pays possède un potentiel de croissance significatif. Toutefois, la mobilisation des investissements privés reste une priorité pour garantir un développement économique durable.
Une des principales révélations concerne la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). La ZLECAf, selon les données du rapport, a le potentiel d'accroître considérablement l'attractivité du Togo auprès des investisseurs internationaux. Une telle dynamique pourrait aboutir à une augmentation de près de 135 % du volume d'investissements directs étrangers d'ici 2035. Dans cette optique, l'intensification des réformes réglementaires et la facilitation des échanges s'avèrent essentielles pour garantir cette tendance à la hausse, indiquent les auteurs de l’étude.
« La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine est une opportunité importante pour le Togo, car elle pourrait conduire à un doublement du stock d'investissements étrangers d'ici 2035. C'est également une opportunité pour développer le commerce transfrontalier qui joue un rôle crucial, notamment dans le secteur agricole », a souligné Fily Sissoko, Représentant Résident de la Banque mondiale pour le Togo.
Le rapport n'omet pas l'aspect social. L'inclusion sociale, ainsi que le soutien aux populations vulnérables, sont également au cœur des recommandations. Réduire les disparités socio-économiques et garantir un accès équitable aux services de base sont essentiels pour le bien-être de tous les Togolais, indique la Banque mondiale.
« Un défi important auquel le gouvernement va être confronté est de pouvoir soutenir cette croissance tout en ramenant les équilibres budgétaires. C'est une priorité pour éviter d'alourdir la charge de la dette au détriment des programmes sociaux », rappelle Stoker.
Fiacre E. Kakpo