(Togo First) - Le Togo et le Ghana pourraient s’engager dans une bataille judiciaire au sujet de l'exploration pétrolière dans le bloc ultra-profond de Keta Est. C’est ce que craint le Comité de l'intérêt public et de la responsabilité (PIAC), l’un des régulateurs ghanéens du secteur pétrolier.
L’organe l’a fait savoir dans son rapport annuel pour l’année 2017, publié lundi.
Dans les faits, il y a quelques mois, le gouvernement ghanéen a attribué un bloc d’exploration dans la région, à une coentreprise composée de Blue Star Exploration, la société publique du pétrole du Ghana (GNPC), et Heritage E & P. Une opération que contestent les autorités togolaises qui avancent que la frontière maritime couvrant la concession pétrolière octroyéee est un territoire togolais.
Selon le rapport du PIAC, les compagnies exploratrices seraient même souvent intimidées par les gardes côtes togolais à chaque tentative d’exécution de leurs cahiers de charges. Par ailleurs, le document exhorte Accra à trouver une solution. « Le PIAC a noté les revendications défavorables des autorités togolaises concernant sa frontière maritime avec le Ghana, notamment sur le bloc ultra-profond Keta Est et exhorte le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour délimiter la frontière maritime du Ghana avec le Togo et résoudre le différend qui n’est encore qu’à un stade précoce », explique le rapport.
Le Ghana est sorti, en septembre dernier, de huit ans de dispute maritime aves la Côte d’Ivoire, concernant un vaste périmètre pétrolier situé à la frontière maritime qui chevauche les deux pays. Finalement, le tribunal international du droit de la mer a prononcé un verdict favorable au Ghana. Des travaux de forage sont d’ailleurs prévus pour y démarrer avant la fin de cette année.
Olivier de Souza