(Togo First) - Eligible au programme Compact du Millennium Challenge Corporation (MCC) depuis le 14 décembre 2022, le Togo s'active depuis un an à la formulation dudit programme, qui ne devrait entrer en vigueur qu’en janvier 2026. C'est une phase d'identification et d'étude des projets phares dans le numérique et le secteur de l'énergie, qui bénéficieront de ce financement record, estimé entre 300 et 500 millions de dollars.
Lors d'une récente rencontre organisée par la Cellule de mise en œuvre du Compact (CMC-MCC) le 25 janvier 2024, pilotée par Kpowbié Tchasso Akaya, Secrétaire Général du ministère de l’Économie et des Finances et coordonnateur national du Programme Compact au Togo, les contours de ce programme ont été précisés. Cette réunion a rassemblé les acteurs clés du secteur, y compris des représentants du secteur privé, de la société civile, des professionnels des médias, ainsi que des partenaires financiers et techniques, afin de discuter des progrès réalisés dans la formulation du programme compact.
Sur le plan énergétique, l’un des deux secteurs retenus dans le cadre de ce programme, l’approche est double : stimuler une consommation d'électricité génératrice de valeur et augmenter la production locale pour réduire la dépendance aux importations, alors que le pays a pour ambition d’atteindre l’accès universel d’ici à 2030.
Ainsi, une attention particulière est portée à l'accroissement de la production locale d'électricité. "Notre objectif est d'accroître la production locale d'électricité, car une grande partie de notre consommation est actuellement importée", a précisé un des chefs projets énergies de la CMC-MCC.
Ainsi, le Togo voit, à travers le Compact, une opportunité de renforcer son infrastructure de transport d'électricité : "La question du transport d'électricité est également cruciale, impliquant l'acheminement de l'électricité produite vers les zones de consommation. Il s'agit notamment des lignes haute tension qui forment le réseau principal, reliant les centres de production aux zones de consommation. Nous envisageons de construire de nouvelles lignes pour soulager celles existantes et d'implémenter des systèmes de stockage pour maintenir l'approvisionnement, en cas de coupures," indique-t-on.
Et pour réduire les interruptions de service, la modernisation du réseau de distribution figure parmi les priorités. Un projet spécifique vise à moderniser le réseau en intégrant des capteurs et des systèmes de contrôle à distance. “Nous planifions plusieurs projets pour étendre le réseau à Lomé et dans d'autres villes ou zones rurales. Un projet spécifique vise à moderniser le réseau de distribution en intégrant des capteurs et des systèmes de contrôle à distance pour détecter et adresser plus efficacement les pannes, réduisant ainsi les temps d'interruption et facilitant la gestion du réseau,” détaille le project-analyst.
Selon les informations confirmées par Claudia Pirela, Directrice résidente adjointe du MCC, des études de faisabilité sont en cours pour soutenir ces projets d'infrastructure, avec un focus particulier sur les besoins en ressources humaines locales. “Nous demanderons donc aux cabinets d'analyser les formations disponibles et les besoins spécifiques des acteurs pour garantir la mise en œuvre réussie de ces projets. L'objectif est de s'assurer que, une fois les projets lancés, ils seront pris en charge et poursuivis par des professionnels locaux compétents”, assure la partie togolaise.
Et d’ajouter : "Ces études incluront une analyse de la demande pour identifier les principaux centres de consommation et la nature de la demande (résidentielle ou industrielle), évaluer les défis à la connexion et proposer des solutions adaptées".
Enfin, le Togo aborde également avec sérieux, les questions de durabilité et d'inclusion. "Nous sommes conscients de l'importance des enjeux environnementaux, sociaux, ainsi que de la nécessité d'assurer l'égalité des genres et l'inclusion dans tous nos projets", a affirmé Akaya.
Fiacre E. Kakpo