(Togo First) - La Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), co-entreprise entre l’Etat togolais (35%) et Arise IPP (65%), va devenir actionnaire principal du MIFA, a annoncé le gouvernement au sortir du Conseil des ministres, tenu ce mercredi.
Selon le projet de décret adopté qui fixe “les modalités et le prix de cession par l’Etat d’une partie de sa participation dans le capital social de la société”, l’Etat devrait garder 43,5% des parts. Si le troisième actionnaire est la Fédération nationale des groupements de producteurs de coton (FNGPC), aucun détail n’a été donné sur la part réelle de la PIA. Autre information importante, Lomé souligne qu’elle se maintiendra à la tête du Conseil d'administration de l’entité.
“La position de l’Etat lui permettra d’être pleinement associé à la gouvernance du MIFA SA. Ainsi, par exemple, le président du Conseil d’administration sera désigné sur proposition de l’Etat togolais.”
Cette privatisation qui intervient dans la foulée de la reprise par Olam de la Nouvelle société cotonnière togolaise (NSCT), marque une prépondérance du Singapourien, actionnaire avec l’AFC (Africa Finance Corporation) de la verticale Arise IPP.
Lancé il y a peine 3 ans, le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage des risques (Mifa), calqué sur l’archétype nigerian, le Nirsal avait pour ambition d’augmenter le volume de financement alloué au secteur agricole, de professionnaliser les filières agricoles en structurant les chaînes de valeur, mais aussi de développer des produits assurantiels et technologiques innovants et adaptés.
Depuis 2018, 27 milliards FCFA de crédits ont été alloués au profit des différents acteurs agricoles. Selon les statistiques officielles, à ces noces de froment, le mécanisme aura permis de créer et consolider plus de 274 000 emplois parmi lesquels 240 000 saisonniers. Également, plus de 200 000 producteurs ont été accompagnés, et 1450 coopératives structurées. Toutefois, l'agriculture togolaise est restée le parent pauvre du financement.
Alors qu’elle contribue sur toute sa chaîne de valeur à près de 40% du PIB et emploie 60% de la population active, le secteur attirait fin 2020, nettement moins d’1% des crédits mis en place par les banques.
Fiacre E. Kakpo