(Togo First) - Face à une balance des paiements déficitaire et une facture pétrolière en hausse, les actifs extérieurs nets du Togo auprès de la BCEAO ont enregistré une baisse inquiétante en 2022.
Les actifs extérieurs nets du Togo auprès de la BCEAO ont connu une chute significative l’an dernier. Ces derniers sont passés de 70,5 milliards FCFA en 2020 à un solde négatif de 23 milliards en 2021, avant de chuter drastiquement à 410,2 milliards en 2022, en raison des séries de crises qu’a connues le monde ces trois dernières années et d’une dépendance accrue de l’économie togolaise vis-à-vis de l’extérieur.
La détérioration de la balance des paiements du pays, passant d'un montant positif de 121 milliards FCFA en 2021 à un solde déficitaire de 19 milliards FCFA l'année dernière, a largement contribué à cette situation. L'augmentation de la facture pétrolière, qui a progressé de 59%, passant de 162,8 à 259,2 milliards FCFA, a été un facteur de poids dans cette conjoncture économique défavorable.
En effet, la hausse de la facture pétrolière, due en partie à l'appréciation du dollar, a fortement pesé sur les importateurs et les finances du Togo. Le Togo, non producteur de pétrole, a vu ses importations grimper de 20% en un an, contribuant à creuser son déficit commercial, qui s'est élargi de 24% pour atteindre 514 milliards FCFA.
Ces défis économiques ne sont pas exclusifs au Togo. Des pays voisins comme le Bénin et le Burkina Faso, également non producteurs de pétrole, sont confrontés à des problèmes similaires. L'appréciation du dollar par rapport au franc CFA a rendu les importations plus coûteuses, tandis que l'effet bénéfique sur les exportations n'a pas suffi à compenser l'impact des importations.
Toutefois, malgré cette situation, le Togo peut trouver un certain réconfort dans son appartenance à l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). En effet, d'autres pays membres de cette union, tels que la Côte d'Ivoire, le Sénégal, le Niger et la Guinée Bissau, affichent des actifs extérieurs nets positifs, formant ainsi un apparent rempart collectif face aux pressions économiques externes.
La Côte d'Ivoire, par exemple, malgré une baisse de ses actifs extérieurs, présente un solde robuste de 2 303,6 milliards FCFA, largement soutenu par ses revenus issus de l'exportation du cacao. De la même façon, le Sénégal et le Niger maintiennent des actifs extérieurs nets importants malgré une tendance baissière, profitant d’un début de manne pétrolière. Toutefois, l'UEMOA se retrouve bien dans une position moins confortable. Une baisse globale de 3 064,1 milliards FCFA de ses actifs extérieurs nets, mais toujours stabilisatrice dans cette période d'incertitude.
Fiacre E. Kakpo