(Togo First) - Le Togo est le premier pays en Afrique en matière de DeFi (Finance décentralisée - cryptomonnaie), selon Chainanalysis DeFi Adoption Index, un récent rapport de Chainalysis, une firme d’analyse qui aide les gouvernements, les entreprises de cryptomonnaies et les institutions financières à s'engager en faveur des technologies blockchains.
Ainsi, le Togo est actuellement le seul pays africain à figurer dans le top 20 aux côtés de la Chine, de la Russie et des États-Unis d'Amérique.
Cette ‘’nouvelle médaille” - cette fois-ci en or - intervient après celle en bronze (3e d’Afrique) obtenue par le pays sur le plan continental, dans un précédent rapport du cabinet new-yorkais portant sur l’indice mondial d'adoption du crypto en 2020.
L'indice d'adoption de la DéFi de Chainalysis est un baromètre du cabinet de recherche sur la blockchain qui classe les pays en fonction de l'adoption de la DéFi. Cet écosystème a connu une croissance stratosphérique depuis le début de cette année, avec une capitalisation se situant autour de 140 milliards $ ce lundi 13 septembre, selon CoinMarketCap.
Selon une première analyse, ce classement est notamment attribuable aux nombreuses sociétés et plateformes de trading qui ont germé au Togo ces dernières années. Ces différentes structures ont atteint leur pic d’activités au plus fort de la crise sanitaire de la Covid-19. Ces entités, dont le plus grand nombre exerce les activités de manière « irrégulière », ont durant cette période, investi massivement l’épargne des ménages qu’elles collectaient, dans les cryptoactifs les plus prometteurs. En particulier, les nouveaux jetons de la DéFi dont les premières journées de cotation sur les échanges comme Binance ou Coinbase, se sont régulièrement soldées par des croissances à trois ou quatre chiffres.
Fin mars 2021, le gouvernement a tenté de réguler le secteur en mettant fin aux activités de “ces entreprises”, qui n’ont pas reçu « l'agrément obligatoire ou l'autorisation préalable de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), du Conseil Régional de l'Épargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) de l'UMOA ou du Ministère de l'Économie et des Finances ».
En outre, selon plusieurs observateurs, on pourrait attribuer le dynamisme de l’activité liée au Togo aux Nigérians, qui fuyant les restrictions de la banque centrale de leur pays, ont dû se rabattre sur le Togo où aucune mesure technique n’a jusqu’alors été prise par la Bceao pour contrôler les transactions crypto.
Notons que l'indice d'adoption de la DéFi s’articule autour de trois métriques. La première évalue la valeur des cryptomonnaies reçues par les protocoles DéFi de la part des utilisateurs d'un pays, pondérée par la Parité du Pouvoir d’Achat (PPA) par habitant.
La deuxième métrique permet de jauger le poids des transactions opérées par des particuliers rapporté toujours au pouvoir d’achat des habitants des économies évaluées.
La dernière mesure estime les pays les plus actifs en nombre de transactions de dépôts, rapporté au nombre d’utilisateurs Internet du pays.
Fiacre E. Kakpo
Lire aussi:
A la rencontre de Donaldson Nukunu Sackey, le footballeur togolais qui a créé sa cryptomonnaie
Sociétés de Trading, cryptomonnaies, placements à haut risque: pour qui sonne le glas ?
Trading : Création d’un comité de suivi des remboursements des fonds aux membres