Echanges d’informations sur le crédit : le Togo met le pied sur l’accélérateur

Finance
jeudi, 21 juin 2018 12:29
Echanges d’informations sur le crédit : le Togo met le pied sur l’accélérateur

(Togo First) - Un atelier de sensibilisation et de renforcement des capacités des institutions impliquées dans la collecte des données client dans le cadre du Bureau d’information sur le crédit s’est déroulé ce mercredi 20 juin au nouveau palais de la présidence de la République.

Organisé par la cellule Climat des affaires (CCA) en collaboration avec Créditinfo Volo, groupe qui assure la phase opérationnelle du BIC au Togo, la rencontre qui se veut de « haut niveau » a réuni notamment les patrons des grands facturiers (sociétés d’eau et d’électricité, structures de téléphonie et de télécommunications) et des institutions financières (banques et structures de microfinance).

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Elle a été présidée par Badanam Patoki, secrétaire général de la présidence avec notamment à ses côtés le coordonnateur de la Cellule Climat des affaires, Sandra Johnson, et le secrétaire général du ministère des finances, représentant le ministre Sani Yaya.

Le contexte

Concrètement, les participants ont été entretenus sur les nouvelles dispositions de la loi uniforme n°2016-05, portant règlementation des Bureaux d’information sur le Crédit (BIC) dans l’UMOA, adoptée par le Togo le 14 mars 2016. Le BIC étant une institution de la BCEAO chargée de collecter auprès des organismes financiers, des sources publiques et grands facturiers, des données sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un client en vue d’en établir un rapport de solvabilité détaillé servant de critères objectifs à la prise de décision en matière d’octroi de crédit.

La disponibilité d’informations clients crédibles, notamment les rapports de solvabilité, devrait, d’une part, réduire considérablement le coût du crédit et améliorer le portefeuille de prêts des institutions financières en atténuant les volumes de crédits en souffrance, et d’autre part, améliorer la santé financière des grands facturiers, contribuer à l’inclusion financière et instaurer un climat de confiance dans l’économie.

facturiers

Si l’établissement de cette institution est une réponse pragmatique visant à relever le défi de l’accès au crédit dans l’espace UMOA, au Togo particulièrement, la collecte des données piétine.

Depuis la promulgation de cette loi, 11 banques sur 13 et 3 SFD sur 6 retenus, participent réellement à la plateforme d’échange d’informations du BIC, gérée par CréditInfo Volo.

Selon la base de données BIC, au 11 avril 2018, le Togo ne fournissait que 1% des prêts et clients emprunteurs déclarés au BIC. Soit respectivement 54 073 d’engagements sur un total de 4 237 800 et 19 417 emprunteurs sur un effectif de 2 011 019. Seuls le Bénin et la Guinée Bissau ont réalisé une performance moins importante.

Ces résultats paraissent peu satisfaisants par rapport aux objectifs poursuivis notamment celui d’atteindre la couverture d’au moins 5% de la population adulte dans la base de données du BIC avant fin 2018. Et d’améliorer l’indicateur « accès au crédit », indicateur sur lequel le Togo est classé avec les autres pays de la zone 142e sur 181 pays, loin de la norme du Doing Business. Plusieurs raisons expliquent cette lenteur.

Des mesures pour renforcer la base de données

Dans le souci d’accélérer le processus et rendre la base de données plus complète, le gouvernement, réuni en Conseil des ministres le 08 mai, a décidé de modifier la loi portant sur le BIC. Objectif : permettre aux établissements financiers de partager avec le BIC, les données sur les antécédents de crédits de leurs clients, antérieurs à la date d’entrée en vigueur de ladite loi. Aussi, l’urgence d’intégrer les grands facturiers, a-t-il conduit le gouvernement à prendre un décret. Avec ce texte, Lomé autorise la CEET, la TdE, Moov, TogoCom, qui fournissent également, dans une certaine mesure, des prestations à crédit court et moyen terme à leur clientèle, à préparer les données à caractère personnel de leurs crédits en vue d’une intégration à la Base de données du BIC.

Le workshop organisé mercredi en collaboration avec CreditInfo Volo aura donc permis aux différents protagonistes de prendre connaissances des dispositions de la loi uniforme et du décret pour une meilleure participation à la plateforme d’échange d’informations, qui a fait l’objet d’une présentation. A ce niveau, les participants ont pris connaissance des spécifications techniques et fonctionnelles de la plateforme de CréditInfo Volo.

Pour Sandra Johnson, « cet atelier intervient à une étape importante dans le processus de transformation structurelle du Togo, portée par le Nouveau Plan national de développement (PND) », qui fait la part belle au secteur privé.

Elle a appelé les parties prenantes a fait preuve d’engagements dans le sens de l’amélioration de l’environnement des affaires dont les résultats sont tributaires de l’accès au crédit. « Au moment où le gouvernement est décidé à accorder une place prépondérante au secteur privé, je vous invite à être les pionniers de cette réforme qui fera l’objet d’un suivi hebdomadaire, conformément aux instructions reçues et pour laquelle nous sommes appelés à en faire un succès », a-t-elle ajouté.

Fiacre E. Kakpo

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