(Togo First) - A fin de 2020, le taux d’endettement du Togo, c'est-à-dire le niveau de sa dette comparée à son PIB, est passé à 59%, selon le ministre de l’économie et des finances, Sani Yaya.
Ce chiffre marque une hausse de 8%, par rapport aux 51% d’endettement du pays à la fin du troisième trimestre 2020, après le rebasage du PIB.
Cette opération, on s’en souvient, avait fait passer le PIB national de 3216,8 milliards FCFA à 4230,6 milliards FCFA (pour 2019), par changement de système comptable et une meilleure prise en compte du secteur informel, avec des prévisions de près de 4400 milliards FCFA pour 2020. Une embellie qui aura fait passer le taux d’endettement alors de 68,3%, avant rebasage, à 51,9 % en 2019.
Recours à la Dette
Entre-temps, le pays aura donc de nouveau gonflé ses engagements auprès des créanciers extérieurs, bien qu’on soit encore loin des 70%. Une situation qui s’explique en partie par les pressions exercées par la pandémie de Covid-19, qui aura engagé d’importantes dépenses.
Le pays aura mobilisé des liquidités importantes, notamment sur les marchés de l’UMOA, avec par exemple les Bonds de relance de la BCEAO.
Dans la foulée, la même année, le déficit budgétaire togolais a atteint 6,12%. Avec des dépenses en hausse de 31%, passant de quelque 856 milliards en 2019, à 1132 milliards en 2020.
Pas une surprise
Cette évolution n’est du reste pas une surprise, du fait de l’effet de la Covid-19 sur les économies.
En effet, déjà l’an dernier (peu après le rebasage) des experts et institutions multilatérales entrevoyaient une hausse de l’endettement du pays, à cause de la situation sanitaire et de la riposte engagée.
Ainsi, pour la Banque mondiale, « La dette publique totale [était] projetée à la hausse, se situant à 71,0% du PIB en 2020 » (C’était visiblement sans compter le rebasage).
La Reprise tant attendue
L’un dans l’autre, le Togo se veut optimiste mais prudent, pour cette nouvelle année. Selon les perspectives pour 2021, la progression de l'activité économique devrait s'accélérer de 4,8%, pour récolter notamment les fruits des efforts consentis l’an dernier, et les mesures prises pour une maîtrise des effets de la pandémie et relancer la croissance. Note encourageante à cet égard, l’activité et la croissance économiques se sont montrées plus résilientes que prévues, l’an dernier.
Pour rappel, à la fin du premier semestre 2020, la dette publique du pays était encore d’environ 2 407 milliards FCFA (un peu plus de 4,12 milliards $), une dette principalement libellée en Francs CFA.
Ayi Renaud Dossavi
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