(Togo First) - On en sait un peu plus sur les retombées pour le Togo, de l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) mise en place pour les pays en développement depuis mai 2020 par le FMI et la Banque mondiale avec le soutien du G20.
Selon des informations obtenues par Togo First de sources officielles togolaises, le montant du service de la dette ayant fait l’objet de moratoire serait estimé à 17,1 milliards de FCFA (32 millions $, soit seulement 0,39% du PIB) en 2020.
Dans le détail, le pays a obtenu un rééchelonnement de 12,5 milliards FCFA, des créances dues à des bailleurs du club de Paris, en occurrence Eximbank Chine, les Fonds souverains Saoudien et Koweïtien, et l’Agence Française de Développement (AFD). Le Fonds Monétaire International (FMI) a, quant à lui, annulé 4,6 milliards de FCFA.
Ces nouvelles données des autorités togolaises viennent confirmer une analyse faite par Moody’s au tout début de la crise, selon laquelle les « initiatives d'allègement de la dette des créanciers officiels » devrait avoir « un impact limité pour répondre aux besoins de financement relativement élevés du Togo ».
Ainsi, la compagnie de rating anticipait que sur l'année, l’amortissement de la dette due aux créanciers officiels (bilatéral et multilatéral) ne représenterait que 1% du PIB, et les paiements d'intérêts extérieurs, environ 0,2 %. Des allègements à teneur faible pour permettre de dégager de l’espace budgétaire, face à une envolée des dépenses et le ralentissement des recettes fiscales induites par la crise.
Ces anticipations se sont révélées à peu près réalistes au cours de l’année, le Togo ayant dépassé ses objectifs d’emprunts obligataires sur le marché financier régional notamment. Ainsi, ne serait-ce que sur ce marché, le pays aura dû lever 623 milliards FCFA, bonifiés par les bons Covid-19. Ce montant est supérieur de plus de 200 milliards FCFA à l’objectif initial du gouvernement togolais.
Kakpo E. Fiacre & Klétus Situ