(Togo First) - Ted Talks, Ted Show, TeD’x, depuis un an, le concept, certes pas nouveau, vient bouleverser les habitudes du Togolais, et surtout d’une partie de sa jeunesse, parfois peu confiante en ses choix et peu motivée à révéler tout son potentiel. Le concept promeut une autre idée, celle de l’optimisme qui vivifie et catalyse l’action. Et ce, à partir du partage pendant une, deux ou trois heures, d’expériences de réussite des personnes qui, a priori, si elles n’avaient pas tout contre elles, ne réunissaient pas toujours toutes les conditions à cet effet. Objectif : provoquer le déclic mental, la metanoïa, ce changement de mentalité qui force à l’action. Le comité d’organisation de l’initiative qui sera bientôt à sa deuxième édition, est à pied-d’œuvre. Togo First a approché son président, Wilfried Dabiré. Interview exclusive !
T.F: Ted Talks, Ted Show, TeD’x, ces concepts semblent ancrés dans les mœurs ailleurs, mais pas suffisamment au Togo. Pour les nuls, c’est quoi ?
W.D : Les Togolais connaissent pour la majorité les conférences TED (Technology, Entertainment and Design) mais ne vivent ces événements que depuis l’année dernière à Lomé. Les conférences TED constituent des plateformes qui ont pour but de partager « les idées qui valent la peine d’être diffusées» pour provoquer un changement des mentalités dans le cheminement vers l’accomplissement de soi. Et ces idées viennent de tous les domaines. L’initiative est portée par la fondation à but non lucratif américaine The Sapling Foundation et popularisée à travers la planète. Au Togo, c’est un comité de jeunes que j’ai l’honneur de présider, qui a organisé l’événement pour la 1ère fois en 2017.
T.F : Changer les mentalités par le partage de vécus de personnes ou personnalités qui ont réussi à braver leurs propres peurs et autres obstacles pour atteindre leurs objectifs existentiels…, n’est-ce pas quelque peu utopique ?
W.D : En réalité non, puisque le changement est d’abord mental avant de se concrétiser. Le partage d’expériences des orateurs est un élément motivateur assez puissant pour pousser à oser. Et les exemples sont légion. Lors de la première édition, l’un des orateurs a permis à beaucoup de réaliser que le continent africain est le plus grand de tous. Ce que ne laissent pas forcément transparaître les cartes actuelles du monde. Cette information est utile à porter à la connaissance et à la conscience des jeunes, surtout en face du phénomène de migration légale ou clandestine des jeunes Africains. Pourquoi quitter un territoire plus vaste, plein de richesses et sur lequel beaucoup de choses restent à faire pour un autre où vous n’êtes pas, en général, bienvenu ?
Le jeune Africain a le droit de savoir que les futurs enjeux du monde se déroulent en Afrique et il doit déjà s’y préparer. Le regain d’intérêt de toutes les puissances occidentales et asiatiques pour ce continent est un indicateur clé de cette réalité et le jeune Africain doit en avoir conscience. C’est seulement à ce prix qu’il pourra apporter sa pierre à l’édifice. Pas en adoptant une posture défaitiste, désespérée.
T.F : En dehors de l’exemple ci-dessus développé, dites-nous un peu comment et où par exemple les éditions de Ted Show ont réussi à transformer une jeunesse désespérée ou désorientée.
W.D : Les rencontres Ted ont transformé et continuent de motiver et d’orienter la jeunesse dans tous les pays qui les abritent. Au Ghana, Patrick Awuah, qui est orateur TEdx bien connu, réussi à façonner le visage du système éducatif. Pour lui, le système éducatif de certains pays africains fait de l’apprenant un canal de répétition de ce qu’il a appris ; il ne lui donne pas souvent l’opportunité de réfléchir par lui-même.
Grâce à une université qu’il a mise en place à son retour de l’occident, Patrick Awuah implémente une autre façon d’aborder l’éducation et cette approche nouvelle est en train de faire ses preuves au Ghana. Ce sont donc des talents de ce genre que le Tedx met en avant pour inspirer, motiver, changer les choses, notre perception du monde et instaurer un mieux- vivre.
T.F : Selon les informations, vous préparez la 2è édition de TeD’x. Que peut-on retenir de la 1ère édition ? Aviez-vous eu des difficultés à mobiliser ou à rallier le public autour de l’événement ?
W.D : La première édition a été une découverte pour beaucoup de Togolais. Ils ont pu vivre non à travers un écran, mais « en live », l’ambiance formidable des rencontres Ted. On peut retenir surtout le passage des noms comme Renaud Ayi-Dossavi, lauréat du prix de la BAD, (journaliste à Togo First, ndlr), Edoh Amenounve, le Directeur Général de la BRVM, Sonia Tomegah et bien d’autres profils très intéressants.
La difficulté majeure a été de porter l’évènement au public et à certains partenaires qui le découvrent pour la première fois. Un défi bien relevé par le comité d’organisation qui s’y est vraiment engagé. Comme tout événement nouveau, il s’est heurté à la réticence, compréhensible dans une certaine mesure, de certains sponsors. Avec ce coup d’essai qui a marqué le public, nous espérons que pour une seconde Edition en préparation, l’accompagnement des entreprises nous sera mieux acquis. Toutefois, notre équipe continue de faire son travail d’approche envers elles.
T.F : Quand organisez-vous la 2è édition ? Noms ou profils des speakers éventuels ? Des innovations organisationnelles en vue ? Dites-nous tout.
La deuxième édition se tiendra le 6 février 2019 à Lomé au siège d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) à Lomé.
Les orateurs nous proviennent de divers domaines comme l’exige l’esprit du TedX. Et ils aborderont à travers leur conférence, la thématique des « Défis de Demain ». Les speakers parleront de l’emploi des jeunes, de l’agriculture, du réchauffement climatique et de bien d’autres sujets qui représentent les défis futurs qui se posent au continent africain. Entre autres, Gilles Atayi, Directeur associé du Groupe G & A, leader africain du développement personnel, Mathilde Amivi PetitJean, Togolaise et skieuse professionnelle, Samuel Samba, un féru de la Communication digitale, feront partie des orateurs attendus le 6 février à Lomé.
Nous voudrions inviter les Togolais à venir vivre cet évènement qui constitue, non seulement un cadre de partage d’expériences enrichissantes, mais aussi une opportunité de rencontres et d’affaires.
Interview réalisée par Séna Akoda