(Togo First) - Au Togo, le cacao fait l’objet depuis plusieurs années de nombreuses initiatives de transformation. Dans les Plateaux, région par excellence de la troisième culture d'exportation du pays (derrière le coton et le café), une entreprise coopérative, Denyigba Cacao, ajoute à la ligne des produits alimentaires créés, des produits cosmétiques.
“Vendre le cacao brut n’est pas une fin en soi. Cultiver, récolter et transformer sur place crée plus de valeur”, indiquait déjà en 2019 Kpodzro Ayawa, au moment de la création de Denyigba Cacao, coopérative spécialisée dans la transformation du cacao en plusieurs sous-produits. Quatre ans après, le leitmotiv reste le même pour la responsable, chocolatière de formation, après avoir trouvé une nouvelle vocation dans le cosmétique.
Dans les hauteurs de Kpalimé, ville touristique à 120 km de la capitale Lomé, la coopérative forte de quelques dizaines de membres effectue un travail de fourmi. De la plantation où tout commence, jusqu’aux locaux de transformation, où tout est peaufiné avant d’être envoyé sur le marché, en passant par les approvisionnements auprès des producteurs locaux, rien n’est négligé.
Rien ne se perd, tout se transforme
“Les qualités nutritionnelles exceptionnelles du cacao, un super aliment riche en vitamines et minéraux essentiels pour le bien-être du système immunitaire humain”, sont telles que rapidement, la coopérative songe à diversifier les dérivés.
En dehors des traditionnelles tablettes et tartines de chocolat, la jeune dame et ses associés veulent faire plus. Tour à tour, ‘Cocowo’, poudre de cacao estimée riche en magnésium, fer, phosphore, potassium, et fluor, et ‘Cocomi’, beurre de cacao bourré de polyphénols et flavonoïdes oeuvrant dans la protection cutanée contre diverses agressions et inflammations, apparaissent sur les étagères de la boutique de la coopérative.
L’écho est favorable, non seulement auprès de la clientèle féminine, devenue exigeante en matière de produits cosmétiques à base de produits naturels, mais également dans le domaine médical, “en particulier en thérapie post-traumatologie”confie Kpodzro Ayawa.
En effet, le beurre de cacao serait notamment prisé par de nombreux autochtones, dans le cadre de leur rééducation à la sortie du coma.
Le savoir-faire de la coopérative est poussé encore plus loin, avec la transformation des coques de cacao. Si depuis toujours, ces dernières étaient condamnées à pourrir dans les champs, la donne a désormais changé. Une fois transformées, elles donnent du savon, baptisé ‘Afedi’, ou savon local.
Instaurer une chaîne de transformation artisanale et valoriser davantage le cacao togolais
Parallèlement, le rayon alimentaire de la coopérative maintient l’excellence, au point de décrocher en avril dernier à Paris (France), un prix lors du ‘Concours de chocolat de haute qualité’ porté par l’Agence pour la valorisation des produits agricoles (AVP).
Forte de ces acquis, la coopérative ambitionne d’encourager les producteurs ayant fait le pari de préserver leurs plantations des produits chimiques, et de mettre en place une chaîne de transformation artisanale du cacao togolais. Le tout, assure la responsable, “en préservant des méthodes artisanales”.