(Togo First) - Le Nigéria a fermé récemment ses frontières avec le Bénin, entre autres à cause d’activités massives de contrebande de produits comme le riz pratiquées sur cet axe, selon les raisons évoquées. Ces activités de contrebande menaceraient, selon Muhamadu Buhari, la politique d’autosuffisance alimentaire mise en place.
Sachant que cette frontière (le Poste de Sèmè) se trouve sur l’axe terrestre Abidjan-Lagos, passant par Lomé, il est édifiant de s’interroger sur l’importance des échanges commerciaux Togo-Nigéria, et ce qu’ils représentent.
Selon l’INSEED, le pays le plus peuplé d’Afrique constitue le 7ème partenaire d’importation du Togo. Au premier trimestre de cette année, Lomé a acheté pour plus de 10 milliards FCFA (10 200 193 486 FCFA) de biens, en valeur f.a.b. (frais de transport inclus). Des importations, au demeurant, en hausse de 14,8% par rapport à 2018.
Plus encore, Lagos est le 1er fournisseur du Togo au sein de la Cedeao (35,7% de ses importations sous-régionales, au premier trimestre 2019). Ce qui positionne le Nigéria devant le Ghana (27%), la Côte d'Ivoire (12,6 %), distançant de loin le Sénégal (7,8%), selon les statistiques.
Par ailleurs, l’agrégateur Comtrade des Nations unies informe qu’en 2018, les échanges bilatéraux Togo-Nigéria représentent à eux seul un marché de plus d’1,1 milliard $. Une assiette très largement dominée par le géant nigérian (qui importe seulement 31millions $ en biens du Togo).
Pour sa part, les approvisionnements de Lomé chez son voisin d’Afrique de l’ouest, se composent essentiellement de produits pétroliers et dérivés (1,1 milliard $ en 2018).
Ayi Renaud Dossavi