(Togo First) - L’économie togolaise devrait continuer à se renforcer en 2018, sous l’impulsion de l’investissement public massif réalisé sur la période 2012-2016 et des réformes engagées dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC), négociée avec le FMI, début 2017, révèle la dernière analyse de la Coface.
La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) table sur une croissance de 5,3 % cette année en ligne avec les prévisions de la Banque mondiale et 3 points de base au-dessus de la projection de la Banque africaine de développement (BAD).
Le secteur agricole qui représente 30 % du PIB restera la figure de proue de la dynamique de l’activité économique grâce à la mise en place des agropoles, notamment l’agropole pilote de Kara. Le secteur continuera de bénéficier de « l’exécution relativement réussie » du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA), un ensemble de projets qui a doté les agriculteurs de meilleurs équipements et techniques, ainsi que du financement nécessaire pour améliorer leurs rendements. La mise en place d’un nouveau programme décennal, le PNIASAN qui nécessitera 1250 milliards de francs CFA, promet un bel avenir aussi bien pour l’agriculture qu’à l’agrobusiness, un levier sur lequel Lomé tente de bâtir l’économie togolaise.
Dans le secteur secondaire, la Coface prévoit une reprise plus vigoureuse du phosphate ainsi qu’une hausse des exportations dans le secteur minier notamment le ciment, le clinker. « Le début programmé de l’exploitation, par les sociétés Elenilto et Wengfu, d’un gisement de phosphate susceptible de produire, à terme, 5 millions de tonnes par an servira le redressement de la filière », prédit la compagnie française. Et de poursuivre : « L’ouverture de la cimenterie d’Awandjelo en juillet 2017 permettra de porter la production annuelle de ciment au-delà des deux millions de tonnes dès 2018 »
Couloir de transit de choix pour les pays de l’hinterland, le Togo bénéficiera de sa position géographique, « des gains d’efficacité consécutifs à l’investissement dans l’amélioration du réseau routier et de l’expansion des port et aéroport de Lomé ». Ces atouts promettent une hausse d’activités en matière de transport de marchandises qui devrait s’intensifier cette année, non seulement en raison des performances du Togo, mais également au regard de la reprise des économies voisines notamment le Ghana et le Bénin.
Si la Coface salue l’engagement de Lomé de réduire ses investissements pour inverser l’allure de l’endettement public, la compagnie estime que le Togo pourrait devenir une « destination privilégiée de l’investissement privé en 2018 dans la sous-région ». Mais s’inquiète-t-elle du contexte politique assez tendu qui pourrait entamer la confiance des investisseurs.
En 2018, l’inflation devrait rester modérée et suivre le même trend que les autres pays de l’UEMOA. Bien que la facture pétrolière s’alourdira en raison du redressement des cours et de la forte activité, la hausse des exportations devrait contribuer à réduire le déficit commercial.
Fiacre E. Kakpo