(Togo First) - En Afrique, le Togo présente le système légal le plus favorable aux femmes, et l’un des plus favorables au monde, selon le dernier classement de la Banque dans son rapport “Women, Business and the Law 2024”.
Le document qui vient d’être rendu public étudie annuellement les lois qui affectent l'opportunité économique des femmes dans 190 économies dans le monde, en évaluant les interactions des femmes avec la loi tout au long de leur vie et de leur carrière.
« Le Togo se distingue parmi les économies d'Afrique subsaharienne en adoptant des lois qui donnent aux femmes environ 77 % des droits disponibles pour les hommes, plus que tout autre pays du continent », indique la Banque mondiale.
En effet, l’indice WBL 1.0 du rapport attribue au Togo un score de 97,5, le même que le Royaume-Uni et juste devant l'Australie. Le pays n'est surpassé que par des acteurs occidentaux, notamment la Belgique, le Canada, le Danemark, la France, l'Allemagne, l'Irlande, l'Islande, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, l'Espagne et la Suède, avec des scores de 100 sur l’indice WBL 1.0. Le pays affiche également le même score que d’autres nations comme l’Estonie, la Finlande, l’Italie et la Nouvelle-Zélande.
En tenant compte de son indice WBL 2.0, qui présente une nouvelle approche pour mesurer l'écart de mise en œuvre entre les lois et la pratique, le Togo affiche un score de 77,5, qui reste tout de même l'un des meilleurs d’Afrique et du monde.
Plusieurs réformes depuis 2022
Depuis 2022, le Togo a notamment implémenté des réformes en matière de paternité, de mariage, d'entrepreneuriat et d'accès aux actifs (assets). Ainsi, en 2023, le pays fait partie des sept dans le monde à avoir introduit des réformes élargissant le congé de maternité et de paternité ou interdisant le licenciement d'une femme enceinte sur le lieu de travail.
...Des défis qui persistent
Cependant, des défis restent encore à relever, tant au Togo que dans le reste du monde, entre le cadre juridique et l'application réelle dans les faits. « Pourtant, jusqu'à présent, le Togo n'a établi que 27 % des systèmes nécessaires pour une mise en œuvre complète. Ce taux est moyen pour les économies d'Afrique subsaharienne », tempère ainsi l'institution de Bretton Woods.
Ainsi, indique-t-on, l’écart entre les sexes dans le monde du travail est « beaucoup plus large que ce que l'on pensait auparavant », lorsque l'on tient compte des différences juridiques liées à la violence et à la garde d'enfants. Cette situation concerne cependant l'ensemble des pays du monde, même les plus développés. Ainsi, ponctue la Banque mondiale, « Aucun pays ne garantit une égalité des chances pour les femmes, pas même les économies les plus riches. »
Ayi Renaud Dossavi