(Togo First) - Moins d’un an après le démarrage de ses travaux, la toute première plateforme industrielle, PIA a été inaugurée ce dimanche, lors d’une cérémonie présidée par le Chef de l’Etat togolais Faure Essozimna Gnassingbé.
Implantée sur près de 400 hectares à Adetikopé (15 km au nord de Lomé), l’infrastructure développée par Arise IIP (dans le cadre d’un partenariat inspiré du modèle gabonais Nkok) se veut pour le pays, la matérialisation d’une nouvelle vision de développement : “produire plus localement, et être compétitif sur les marchés internationaux”, alors même que la Zlecaf (Zone de Libre Echange Continentale Africaine) est en marche.
La PIA, d’après ses promoteurs, a en effet pour vocation, la création de chaînes à haute valeur ajoutée (particulièrement dans l’industrie textile), l’approvisionnement en matières premières brutes, la fabrication sur place et l'exportation des produits finis. Le site abrite à cet effet, une zone industrielle, un parc pouvant accueillir 12 500 conteneurs, une plateforme de stockage du coton et d'autres matières premières agricoles, un terminal à camions et une zone de 200 000 m2 dédiée aux autres activités logistiques.
Autre détail, la plateforme dispose de sa propre usine de traitement de déchets, d’un commissariat de police, d’une caserne de pompiers et d’un guichet administratif unique regroupant tous les services et agences requis (pour l’enregistrement des sociétés, le fisc, les douanes, immigration entre autres), essentiellement afin de simplifier les formalités aux investisseurs et opérateurs économiques.
De grandes ambitions
Les projections déclinées par Gagan Gupta, le patron d’Arise IIP, sont ambitieuses : ne plus exporter un seul gramme de coton brut d’ici 2023, produire d’ici quelques années via une unité de textile domestique, des dizaines de millions d’unités de serviettes, de lits et de vêtements.
Surtout, les exportations togolaises devront, selon les prévisions, passer à l‘horizon 2025, “de 75 millions $ à environ un milliard $, soit une multiplication par 12 de la valeur”. Ce qui serait “une première en si peu de temps sur le continent”, prédit Gagan Gupta.
La production devrait être également boostée au niveau du soja, du bois, du marbre, ou encore des engins électriques, assure l’investisseur qui a mobilisé pour les travaux, près de 130 milliards FCFA.
Si 35 000 emplois directs doivent être créés au cours des 04 prochaines années, la PIA voit plus grand, et envisage de porter le nombre d’emplois total à plusieurs millions d’ici 2030.
Pour le Togo, il s’agit d’un “tournant décisif pour l’industrialisation du pays”, a déclaré la cheffe du Gouvernement, Victoire Dogbé.
Octave Bruce