(Togo First) - Dans le cadre des visites de terrain qu’elle effectue à intervalles réguliers, Victoire Tomégah-Dogbé, ministre en charge de l’emploi des jeunes, la coordination du PAIEJ-SP (projet d’appui à l’employabilité et à l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs (PAEIJ-SP) et la représentante-pays de la BAD, principal partenaire du projet, se sont rendues les 05 et 06 juillet 2018 dans plusieurs localités de la capitale togolaise et de la région des Plateaux.
Objectifs : constater l’évolution des activités des bénéficiaires du projet, échanger avec eux sur la gestion des entreprises, les difficultés rencontrées, les perspectives. Il s’agissait également de connaître les préoccupations de ceux-ci pour que lors de la revue à mi-parcours, celles-ci puissent être prises en compte et qu’une 2è phase puisse être envisagée, a indiqué la ministre : « C’est impressionnant de voir que nous avons des jeunes talentueux formés par nos universités qui sont en train de faire des choses extraordinaires et qui se prennent en charge. Je suis très impressionnée par tout ce que j’ai vu et je pense que le PAIEJ est en train de résoudre la question de l’emploi des jeunes selon l’approche Chaine de valeur ; nous devons encourager l’initiative » a déclaré la ministre.
Diaby Khadidia, représentante-pays de la Banque Africaine de Développement, partenaire principal du PAIEJ-SP, exprime également sa satisfaction au regard de tout ce qu’elle a pu voir sur le terrain et entendre comme témoignage des bénéficiaires. Elle juge l’initiative adaptée aux jeunes et digne d’être dupliquée ailleurs.
La chaine de valeur « farines enrichies de maïs, soja et manioc » a le vent en poupe
La première étape était la boutique de distribution des farines alimentaires Maïvit de Quality Service International (QSI-Togo), une entreprise structurante dirigée par Albert Tchamdja et qui évolue sur deux chaînes de valeur : les céréales, notamment le maïs et le soja, et les tubercules, à savoir le manioc. Passée cette étape, le cap a été mis sur l’unité de transformation et d’enrichissement des farines à Attiégou à Lomé. La technique de production, le soin, les matières premières ont été au cœur des échanges. Mais aussi les difficultés et les perspectives. A son étape pré-industrielle, l’entreprise a bénéficié de 80 millions FCFA, soit 10% du financement total nécessaire pour amener la structure à une dimension industrielle. La suite a été marquée par une visite à un maillon important de cette chaîne de valeurs: la NSCPA (Nouvelle Société de Commercialisation et de Production Agro-alimentaire). On était le 05 juillet 2018.
Dans la chaine de valeurs tirée par QSI, NSCPA est un primo-agrégateur. Promue par Koffi Dodji Ognankitan, son rôle consiste à collecter des céréales et du manioc au profit de QSI. L’apport du PAIEJ-SP, reconnaît son promoteur, est double. D’abord le financement à hauteur de 10 millions de prêt bancaire dont il a bénéficié; et ensuite la garantie d’un marché pour écouler ses produits. L’approche Chaîne de valeurs lui permet en effet d’être fournisseur des produits agricoles pour QSI. Ici, une dizaine d’emplois sont créés.
Le lendemain, la délégation ministérielle se rend à Gaougblé, localité de l’Est-Mono située à 48 km d’Atakpamé, chef-lieu de la région des Plateaux, plus exactement au village Atchadé, sur le site de production de maïs blanc dénommé PANAPASSA. Son promoteur Palouki Yeneke est producteur de maïs pour l’agrégateur NSCPA. De 07 hectares pour 3,2 T à l’hectare la campagne précédente, il cultive cette année 10 hectares de superficie, grâce à un financement de 1 118 000 FCFA facilité par le PAIEJ-SP et table sur une production totale de 40 T à raison de 4 T par hectare et une prévision de recettes de 5 millions FCFA.
Pour ce jeune de la trentaine révolue et dont la scolarité s’est achevée au primaire, le secteur agricole est un moyen sûr de réalisation de soi et de création d’emplois. Il a un motif supplémentaire de satisfaction : grâce au PAIEJ-SP, les soucis liés à la mévente ou au non-paiement au comptant à la vente, sont finis car le projet lui garantit un marché connu à l’avance ainsi que la fixité du prix de vente, se réjouit-il.
La JCAT, le roi du Soja bio
Après une visite sur le site de transformation du manioc appartenant à NSCPA, la mission s’est terminée à l’étape de la JCAT (Jonction de Croissance Agricole au Togo), un agrégateur spécialisé dans la filière Soja et la chaîne de valeurs Soja Biologique. On est à Datcha, dans la région des Plateaux. Grâce au projet, des prêts de 100 millions FCFA (remboursés entièrement en 06 mois) et de 150 millions FCFA ont été contractés. De la mise en terre jusqu’à l’étape de commercialisation, les dispositions sont prises pour que le soja conserve son caractère de produit bio et soit livré suivant des normes internationales à des partenaires occidentaux de référence. L’activité fleurit. De 500 tonnes en 2011, la JCAT a dans son viseur un total de 3000 tonnes au titre de cette campagne.
Notons que le PAIEJ SP a été lancé le 24 avril 2016 et est entré dans sa phase opérationnelle depuis juillet 2016. Il vise à créer 20 000 emplois directs et 150 000 emplois indirects.
Séna Akoda