(Togo First) - Au Togo, la crise liée au Covid-19 a durement affecté l’économie, notamment les entreprises. Toutefois, l’emploi reste le grand rescapé des affres de cette pandémie.
Selon le rapport d’une étude dénommée : « effets de la Covid-19 sur les activités économiques », menée par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT) auprès de 1084 entreprises et diffusé ce jeudi 07 mai 2020, le chiffre d’affaires de plus de 92% des entreprises sondées a enregistré une baisse entre février et mars 2020. Une réduction très significative de plus de 75% pour 34% des entreprises du secteur privé et de près de 50% pour 62% d’entre elles.
Paradoxalement, la situation de l’emploi sur cette période, est loin d’être alarmante. Selon le rapport de cette enquête, plus des 2/3 des entreprises du secteur privé exerçant en territoire togolais ont gardé la totalité de leurs effectifs de salariés, bien qu’elles soient confrontées aux affres de la crise liée à la gestion du coronavirus.
La proportion des licenciements, marginale, se ressent davantage au niveau des plus petites entreprises, constate l’étude.
Toutefois, alerte Germain Mèba, la situation pourrait empirer et virer à la catastrophe « si la pandémie dure plus de 3 mois ». Dans cette hypothèse, « plus de 92% des entreprises du secteur privé pensent ne pas pouvoir rembourser leurs prêts ». Sur la même période, « plus de 84% des entreprises estiment ne pas pouvoir payer leurs salaires ».
Que faire donc ?
Pour renforcer leur capacité à faire face aux effets négatifs de la crise et de sa gestion, le secteur privé formule de nouvelles recommandations au gouvernement. Celles-ci vont des propositions de mesures financières à celles fiscales en passant par les mesures sociales.
Au plan financier et fiscal, le secteur privé togolais plaide pour « le report sans frais des remboursements de prêts par les établissements de crédits » et « l’offre aux grandes entreprises du secteur privé de lignes de crédits spéciales sous forme de prêts comme mécanisme d’atténuation des risques liés à la Covid-19, ainsi que des allègements fiscaux ». On évoque également l’exonération du paiement de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP) et de l’Impôt sur les Sociétés (IS).
Pour améliorer la résilience des PME, l’Etat pourrait leur accorder une garantie d’accès au financement ou des prêts concessionnels, entre autres.
Sur le plan social, les entreprises privées tirent la sonnette d’alarme sur la nécessité pour les pouvoirs publics de subventionner « les mesures de protection des employés et des clients contre la pandémie ».
En rappel, afin de permettre au secteur privé de ne pas payer un trop lourd tribut de la crise sanitaire, le gouvernement a déjà adopté une série de mesures d’ordres économique, financier, fiscal et social.
Séna Akoda