(Togo First) - Signé en février 2019, le programme de Seuil obtenu par le Togo, a maintenant fait son chemin. Jeudi 07 décembre dernier, l’occasion était au bilan d’étape du dispositif, lequel vise à établir un secteur foncier propice à l'investissement et un secteur des TIC compétitif, en adéquation avec l'ambition togolaise de devenir un hub digital régional.
Pour Jeanne Ngname Bougonou, la Directrice de l’OMCA, organisme représentant les intérêts togolais dans le cadre de ce programme mené avec le MCC américain, les divers projets, TIC et foncier, qui s'achèveront en 2026, sont sur la bonne voie.
“Nous avons achevé la première phase du projet foncier en septembre dernier. Nous entamons maintenant la seconde phase, qui durera neuf mois”, a-t-elle déclaré à la presse locale.
Selon la dirigeante, cette nouvelle phase du projet de réformes foncières pour l’accroissement de la productivité agricole (LRAP), impliquera des expérimentations sur le terrain et l'engagement de diverses parties prenantes. Parmi les aspects essentiels de cette étape, figurent la cartographie et le géoréférencement des terres en milieu rural, ainsi que l'identification exhaustive des droits y afférents, allant au-delà de la simple propriété. Sachant qu’une phase pilote a déjà permis à l'équipe de gestion du projet de réaliser la cartographie des terres rurales et d’effectuer le géoréférencement des limites des parcelles dans les zones pilotes, à savoir Tchamba, Zio, Wawa, Dankpen et Oti Sud.
Un autre défi pour l’OMCA dans ce volet du programme Threshold concerne l'enregistrement des terres “notre but est de simplifier ce processus pour le rendre plus accessible et moins onéreux, surtout pour les populations rurales. Même pour nous, qui sommes plus instruits, enregistrer nos propriétés est un défi, et il l'est d'autant plus pour nos aînés. Nous testerons donc de nouvelles méthodologies et approches pour faciliter cette démarche”, a-t-elle promis, citant les progrès déjà réalisés par l’Office togolais des recettes.
La gestion du système d'information foncière est également essentielle pour préserver les droits et potentiellement valoriser les terres. L’OMCA prévoit en conséquence de se pencher sur la gestion des conflits fonciers, dans un pays où 70% des litiges devant les juridictions sont de nature foncière.
“La sécurité foncière favorisera l'augmentation des investissements, l'exploitation durable et le développement économique sans craindre d'être exclu”, a déclaré Kossigan Tobi, Coordonnateur du projet LRAP.
Deuxième phase en ligne de mire
Concernant le projet TIC, la première phase est toujours en cours et devrait s’achever en janvier prochain. Toutefois, Bouyo Piyabélan, la coordinatrice de ce projet, actuellement en pleine campagne de plaidoyer pour étendre sa durée jusqu’en 2026 au lieu de 2024, se montre confiante, évoquant des “progrès remarquables” réalisés depuis son lancement.
“Nous avons mené à bien 16 études sur les 31 prévues, avec un engagement financier de 32% et un décaissement de 19%”, détaille la responsable de ce projet, qui bénéficie à lui seul, de 20,5 millions $ sur les 35 millions $ engagés par les États-Unis dans le cadre du programme Seuil. La prochaine étape consistera à démarrer les phases pilotes, axées sur l'accès aux services, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé, notamment la réalisation des phases pilotes d’internet communautaire ainsi que le raccordement de quelques établissement scolaire et de santé.
“Nous avons déjà réalisé plusieurs études essentielles à cette phase. Dès février, nous débuterons la seconde phase, au cours de laquelle nous mettrons en œuvre les recommandations de ces études. Cette phase comprendra également le lancement de projets pilotes significatifs pour la population, certains devant se poursuivre dans le cadre du compact”, un programme, doté d’un budget potentiel de plusieurs centaines de millions de dollars. Ce programme servira de prolongement au projet TIC, mais devrait également intégrer un volet consacré au secteur de l’énergie.
Pour la responsable du projet, l’OMCA a, durant cette première phase, apporté son soutien au gouvernement, notamment en matière de renforcement de la structure organisationnelle du ministère de l’Économie numérique, de la loi sur les startups encore en discussion au Parlement, de la création de l’Agence Togo Digital et du renforcement de la régulation. L’unité collabore avec les autorités togolaises pour opérationnaliser un Fonds de Transformation Digitale, afin de faciliter l'accès à Internet et aux services numériques.
Fiacre E. Kakpo