(Togo First) - En Afrique de l'Ouest, alors que les pays de l'AES (Burkina, Mali, Niger) confirment de plus en plus leur décision de quitter la CEDEAO, ou du moins de consolider une confédération commune, des questions se posent sur les possibles conséquences de leur sortie de la communauté économique sous-régionale.
Du côté de la CEDEAO, on envisage des conséquences en matière de libre circulation des personnes et des biens. Les ressortissants de ces trois pays pourraient ainsi à terme avoir besoin de visas pour voyager dans les pays de la CEDEAO. « Le retrait du Niger, du Mali et du Burkina de la CEDEAO affectera les conditions de voyage et d'immigration des citoyens de ces trois pays », indique Omar Aliew Touré, président de la commission de la CEDEAO, au 65ᵉ sommet de la Communauté, dimanche 07 juillet.
Ceci « car ils auront désormais à mener des démarches en vue de l’obtention d’un visa avant de voyager dans la sous-région. De plus, ils ne pourraient plus résider ou créer des entreprises librement dans le cadre des facilités de la CEDEAO et seraient soumis à diverses lois nationales. », ajoute-t-on.
À cela s'ajoute l'utilisation d'un passeport commun et d'une carte d'identité biométrique commune pour les déplacements à l'intérieur de notre espace communautaire. Si, dans un tel scénario, il est probable que les ressortissants de la nouvelle Communauté sous-régionale aient également besoin de visas pour visiter l’AES, aucune mesure concrète n’est encore annoncée d’un côté comme de l’autre.
Premiers impacts économiques
Sur le plan économique et financier, le retrait définitif de l’AES pourrait causer dans un premier temps, « l'arrêt ou la suspension » des projets et programmes mis en œuvre par la Commission dans ces trois pays, pour une valeur estimée à plus de 500 millions de dollars, selon le président de la commission. Ceci entraînerait également des défis dans la coopération avec les deux institutions financières régionales que sont la BIDC et la BOAD.
Pour l’heure, la Communauté dit garder « la porte ouverte » aux discussions, alors même que les pays de l’AES tendent à s’éloigner de plus en plus, ayant annoncé notamment la création d’une banque d’investissement et d’un Fonds de stabilisation pour le Sahel.
Dans la foulée, la CEDEAO a nommé les chefs d’État Faure Gnassingbé et Bassirou Diomaye Faye comme facilitateurs de la CEDEAO dans les échanges avec l’AES.
Ayi Renaud Dossavi