(Togo First) - Au Togo, les aléas climatiques ont engendré 26 milliards Francs CFA en 2020, de perte de productivité, soit 1,23% du PIB au niveau national, selon les données rendues publiques par le ministère chargé de l'environnement sur l’impact des aléas climatiques au Togo. Sur la même période considérée comme la plus impactée par les inondations au Togo, les pertes de superficies cultivables ont été estimées à 6 900 hectares, correspondant à 9 000 tonnes de perte de productivité.
Ces données ont été de nouveau présentées au public, dans le cadre d'un atelier ouvert ce jeudi 09 novembre 2022 à Lomé, en prélude de la prochaine conférence des parties (COP 28), prévue du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.
« Il va sans dire que le phénomène du réchauffement climatique continuera d’entraver sérieusement notre marche vers le développement et notre prospérité, si rien n’est fait pour changer de paradigme de développement et orienter nos économies vers un modèle de développement sobre en carbone et résilient à ces changements.», a indiqué le ministre, alors que divers acteurs, partenaires techniques et financiers ( BOAD, BAD, et PNUD notamment) planchent sur ces travaux de préparation à la prochaine rencontre internationale sur le climat.
Les pires années de la dernière décennie
De plus, selon le rapport d’évaluation des risques de catastrophes de l’année 2022 de l’Agence Nationale de Protection Civile (ANPC), l’impact des aléas climatiques, notamment les inondations, s’est accéléré entre 2018 et 2020.
Ainsi, les années 2018, 2019 et 2020 sont les plus affectées par les impacts des inondations, des orages et des vents violents. Les populations affectées ont augmenté de plus de 700 % entre 2018 et 2019, passant de 2875, à 24902, et ont presque doublé, entre 2019 et 2020, pour s'établir à 45361, selon le rapport.
Les préfectures les plus touchées
En 2022, les préfectures les plus touchées par les aléas climatiques, au Togo, étaient notamment la préfecture de Bas-Mono avec 7 989 victimes d’inondations ; la préfecture de Tône avec 6 148 victimes d’inondations, d’incendies et de vents violents ; la préfecture des Lacs avec 5 127 victimes d’inondations et d’incendies ; et la préfecture de l’Est-Mono avec 3 441 victimes d’inondations.
Notons que ces dernières années, le pays d’Afrique de l’Ouest a tout de même renforcé son arsenal juridique et législatif en matière de lutte contre les changements climatiques face à un défi perçu de plus en plus comme systémique. En mai de cette année, le gouvernement a ainsi marqué sa volonté d’inscrire la lutte contre les changements climatiques dans la Loi ; et un peu plus tôt, un texte avait été adopté, pour stimuler le stockage du carbone dans le pays.
Ayi Renaud Dossavi