(Togo First) - L’économie togolaise affiche des indicateurs au vert en ce début d’année 2025. Selon le dernier Bulletin Mensuel des Statistiques, la production industrielle reste robuste, les services et le commerce poursuivent leur progression, et l’inflation demeure maîtrisée. Mais derrière ces chiffres encourageants, quelques signaux laissent entrevoir la nécessité d’un pilotage fin des politiques économiques dans les mois à venir.
Un moteur industriel qui tourne bien
Le secteur industriel togolais continue d’afficher une belle dynamique. +10,5% en janvier 2025 pour l’indice de la production industrielle, après +11,0% en décembre 2024. Pas de quoi crier au ralentissement, mais une légère inflexion qui rappelle que la croissance doit être consolidée. Le dynamisme industriel pourrait, dans les prochaines années, être davantage porté par la PIA, qui continue d'attirer de nouveaux investissements et de renforcer l’industrialisation locale, notamment dans la transformation des matières premières agricoles.
Même tendance dans les services marchands, où le chiffre d’affaires a progressé de +3,4% en janvier. Certes, c’est moins que les +5,0% du mois précédent, mais la tendance reste positive. Côté commerce, le même phénomène : +1,2%, après +4,8% en décembre. Un ajustement post-fêtes de fin d’année ou un signal à surveiller ?
Inflation sous contrôle, confiance des entreprises intacte
Sur le front des prix, pas de tempête à l’horizon. Avec une inflation annuelle de 2,5%, le Togo reste dans la cible de 1% à 3% fixée par la BCEAO. Cette tendance s’inscrit dans un mouvement plus large de stabilisation des prix après la flambée des années précédentes : l’inflation, qui avait atteint 7,6% en 2022, a progressivement ralenti à 3,3% en 2024 et devrait s’établir à 2,3% en 2025, selon les projections des institutions financières. Un équilibre en partie lié à la baisse des prix de certains produits alimentaires importés comme le riz (-13,8%) et le sucre (-14,1%). En revanche, l’huile (+43,3%) et le lait (+26,8%) poursuivent leur flambée, un sujet qui pourrait devenir sensible pour le pouvoir d’achat.
Du côté des entreprises, le climat des affaires reste stable. L’indice est figé à 100,7, signe que les acteurs économiques ne sont ni euphoriques ni inquiets. Pour le gouvernement, c’est un signal positif, mais aussi un appel à ne pas relâcher les efforts.
Les chefs d’entreprise, eux, restent confiants en ce début d’année. L’indice du climat des affaires se maintient à 100,7, un niveau stable qui traduit un environnement économique favorable et un secteur privé qui continue d’investir et d’embaucher, malgré les contraintes conjoncturelles.
Des perspectives économiques prometteuses
Les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI) tablent sur une croissance économique de 5,3% en 2025, un niveau qui, bien que légèrement inférieur aux 5,6% enregistrés en 2023, reste solide. Cette dynamique devrait être soutenue par les investissements publics dans les infrastructures, l’essor du secteur industriel et une politique budgétaire plus rigoureuse.
Toutefois, la nécessité d’un pilotage économique prudent demeure, alors que le pays doit jongler entre maintien de la croissance, contrôle de l’inflation et gestion de la dette publique.
Fiacre E. Kakpo