(Togo First) - Dans une récente interview, le ministre des affaires étrangères du Togo, Robert Dussey, à la manœuvre de l’adhésion du pays au Commonwealth, revient sur les intérêts du pays à rejoindre ce cercle. Pour le chef de la diplomatie togolaise, adhérer à cette communauté formée par les anciennes colonies britanniques présente un intérêt au triple plan commercial, diplomatique et politique.
Plus de Business
« Sur le plan commercial d'abord, avec 2 milliards d'habitants dans l'espace Commonwealth, le Togo gagne en termes de business, d'exportation de produits togolais. », indique-t-il.
Il s’agira pour le pays de Faure Gnassingbé de s'étendre au-delà de son espace francophone habituel.
« Nous avons une plus grande ouverture, nous ne sommes plus limités seulement dans une zone francophone ou ailleurs, mais tout en étant dans la zone francophone, nous gagnons à avoir plus de partenaires économiques dans le Commonwealth. »
Diplomatie
En ce qui concerne la diplomatie, l’un des avantages attendus de cette adhésion est surtout d’étendre la sphère d’influence du Togo, surtout dans l’espace - anglophone - où il est moins connu : « Dans un cadre diplomatique, l'influence du Togo au niveau de l'Afrique de l'Ouest, au niveau de la Cedeao, et plus particulièrement dans le traitement des dossiers du Sahel permet au Togo d'être présent dans cette zone d'influence où le Togo n'était pas vraiment connu. »
Il s'agit également de renforcer les liens avec la Grande Bretagne, au moment où Londres est sortie de l’Union européenne, ce qui appelle à construire des canaux diplomatiques plus solides, quand le pays ne fait plus partie de l’UE.
« Aujourd'hui, la Grande Bretagne n'est plus membre de l'Union Européenne, avec qui le Togo a un partenariat très avancé. Il faudrait développer une relation particulière avec la grande Bretagne. », précise-t-il. « Donc, le Togo, en étant membre du Commonwealth, va développer cette relation de partenariat politique, économique, commercial avec la Grande Bretagne qui constitue une entité importante en Europe ».
Enfin, sur le plan linguistique, le Togo, pays francophone qui a commencé à travailler à son adhésion au Commonwealth depuis 2014, entend renforcer son positionnement dans la maîtrise de l’anglais, considérée comme la langue d’affaire, langue véhiculaire et langue scientifique du monde.
Pour Robert Dussey, « ce que le Togo a à gagner est tellement important quand on voit la capacité du Commonwealth ; cette adhésion est une très grande satisfaction pour le gouvernement. Et le gouvernement s’attèle désormais à ce que dans les faits, les populations togolais puissent ressentir cette adhésion ».
Ayi Renaud Dossavi
Lire aussi :
Togo: l’agence britannique UK Export Finance veut s’aligner sur l’agriculture et l’énergie
Avec le Commonwealth, le Togo veut s’ouvrir à un marché de 2,5 milliards de consommateurs