(Togo First) - Le gouvernement togolais a remis la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) à son taux normal de 18% pour le secteur hôtelier, après une période de taux réduit à 10% instituée lors de la crise sanitaire de la Covid-19. Cette mesure contenue dans la loi de finances, gestion 2024, intervient dans un contexte où ce secteur montre des signes de reprise robuste, comme l'indiquent les chiffres d'affaires en hausse des principaux hôtels du pays entre 2020 et 2022.
La mesure de réduction temporaire de la TVA avait été mise en place pour soutenir l'industrie hôtelière durant les périodes les plus difficiles de la pandémie de Covid-19. À cette époque, le gouvernement avait cherché à alléger la charge fiscale sur les établissements touchés par les restrictions de voyage et les confinements, afin de maintenir à flot l'industrie touristique.
Toutefois, l'analyse des chiffres d'affaires de 2020 à 2022 montre une reprise significative du secteur. L'examen des données financières des dix principaux hôtels du pays révèle une augmentation considérable de leur chiffre d'affaires total, passant de 7,1 milliards en 2020 à 17 milliards en 2022, soit une augmentation de 140 % en seulement 3 ans. Ce rebond est perçu comme un signe de la levée des restrictions sanitaires et du retour à une activité normale dans le secteur, attribuable notamment au retour des événements majeurs dans la capitale togolaise.
L'Hôtel 2 Février, navire amiral de l'hôtellerie togolaise, illustre parfaitement cette tendance. Le fleuron de l'industrie hôtelière a vu ses revenus progresser de 41,7% en 2021, et enregistrer une hausse encore plus importante de 69% en 2022 pour s’établir à 8,7 milliards FCFA contre seulement 3,6 milliards FCFA en 2020.
L'Hôtel Sarakawa et Onomo n’ont pas été en reste, avec des taux de croissance similaires.
Pour les autorités togolaises, le retour à la taxation standard est justifié par la nécessité de rééquilibrer les finances publiques après les efforts de soutien économique importants déployés pendant la pandémie. La mesure est également vue comme un moyen d'assurer une concurrence équitable entre les différents secteurs économiques, qui sont en grande majorité soumis à la TVA de 18%, indique-t-on.
Fiacre E. Kakpo