(Togo First) - « En liaison avec toutes les mesures fiscales prises par le Gouvernement pour soutenir les entreprises, les ressources budgétaires chuteraient de 578,4 milliards à 348,4 milliards », a estimé, vendredi, Sani Yaya, ministre de l’Économie et des Finances, alors qu’il rencontrait une nouvelle fois le secteur privé.
Il s’agit d’une baisse de prévision de presque 40%, induite par une diminution prononcée des recettes fiscales d’environ 198 milliards FCFA, et aggravée par un fléchissement des recettes non fiscales et de services de 32 milliards. Le tout, dans un contexte de hausse des dépenses de santé et sociales, lié à la Covid-19.
Pour le ministre, les mesures drastiques mises en place dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus, le secteur tertiaire (commerce, services, voyages et tourismes) est le plus touché.
Cette situation pourrait précipiter l’économie togolaise, encore fortement dépendante de l’extérieur, dans une nébuleuse. Le PIB pourrait se tasser en 2020. Une nouvelle mise à jour qui rebat définitivement les cartes alors que les autorités hésitent encore à réviser les perspectives de croissance contenues dans le PND.
« D’après la dernière révision du cadre macrobudgétaire, le taux de croissance du PIB ressortirait de 1,3%. Le produit intérieur brut pourrait même connaître une contraction de 1,5 % en 2020 dans l’hypothèse la plus pessimiste contre une prévision initiale de 5,5%. »
D’où l’appel du patron de l’échiquier national au secteur privé pour un élan de solidarité nationale en vue de relancer la machine économique.
Conformément à la stratégie adoptée, soutenue par un Fonds National de Riposte et de Relance Economique, détaille Sani Yaya, 110 milliards de francs sont affectés aux actions de riposte, 110 milliards à la résilience et 180 milliards à la relance économique.
Pour le moment, rappelle le ministre, le gouvernement est encore loin de l’objectif de mobilisation des 400 milliards de FCFA.
Fiacre E. Kakpo