(Togo First) - Sandra Ablamba Johnson, ministre, Secrétaire générale de la Présidence, a pris part, ce 21 juillet 2022, à un webinaire de dialogue politique sur l’impact de la guerre russo-ukrainienne sur les prix des matières premières et des produits alimentaires en Afrique.
Cette rencontre, organisée par la Commission Economique pour l’Afrique des Nations unies (CEA), a connu la participation des ministres du Plan et des Finances du Togo, du Rwanda, de l’Ethiopie et de l’Egypte, des universitaires ainsi que des instituts de recherche et de statistiques.
Les réflexions ont porté notamment sur les effets de la guerre russo-ukrainienne sur le développement des économies africaines ainsi que les perspectives en vue d’amortir les chocs induits par cette crise.
« La pandémie de Covid-19 a été un frein aux aspirations des pays africains dont le Togo. Le conflit russo-ukrainien vient aggraver une situation socioéconomique post-Covid déjà fragilisée. Cette situation, couplée avec les chocs climatiques, perturbe l’offre et les prix sur les marchés internationaux et locaux des matières premières et des produits alimentaires. Elle met à rude épreuve la volonté des pays africains de mettre en œuvre une politique de redistribution de richesses. Cela limite les capacités et l’efficacité de leurs plans budgétaires, mettant ainsi à mal les économies », fait constater la ministre.
Face à ces défis, « le gouvernement togolais a pris une série de mesures en vue de renforcer la résilience économique du pays », a-t-elle souligné
Des efforts qui permettent au pays d’espérer une croissance robuste de 5,9% cette année contre 5,5% en 2021, même si les prévisions initiales tablaient sur 6,1% pour 2022.
Alors qu’aux problèmes économiques (inflation, dette, diminution des recettes fiscales) sont venues se greffer les menaces sécuritaires notamment les attaques terroristes en Afrique de l’Ouest, Sandra Ablamba Johnson préconise une sorte de « plan Marshall » pour le continent.
« Afin d’assurer davantage son rôle de garant de la sécurité, du bien-être et de la prospérité pour tous sur le territoire national, le gouvernement togolais s’organise pour faire face à ce double défi, les conséquences de la guerre russo-ukrainienne et la menace djihadiste et l’extrémisme violent »
La ministre appelle ainsi à un accroissement de l’allocation des Droits de tirage spéciaux (DTS), l’accélération de leur réallocation et la mise en place de mécanismes plus souples pour l’accès à ces fonds. Ceci, pour aider les pays à faire face à la facture des importations de produits pétroliers, d’engrais et des denrées alimentaires. Ces mesures devront s’accompagner de l’accélération de la restructuration de la dette et du relâchement du déficit pour permettre aux pays d'accroître les dépenses publiques ainsi que de financer les actions de résilience et de relance économique, a-t-elle soutenu.
A terme, le Togo, important producteur de produits agricoles bio, veut faire le pari des engrais biologiques en vue de pallier les difficultés d’importation de l’engrais, et de la consommation locale, a soutenu la Secrétaire générale de la présidence de la République qui a plaidé, devant les experts de la CEA, pour la promotion de la production de ces fertilisants.
Fiacre E. Kakpo