(Togo First) - Initiée par huit étudiants de Lomé Business School (LBS) au Togo, Aziza-Pay se veut une plateforme numérique de sécurisation et de garantie des transactions entre vendeurs et acheteurs, surtout via des sites de e-commerce. Le projet est promu par Aziza Digital Studio, un groupe spécialisé dans les innovations technologiques. La solution s’est démarquée à la faveur de la Semaine de l’entrepreneuriat, de l’innovation et de la créativité (SEIC) organisée par l’université privée.
Alors qu’elle s’apprêtait à recevoir le mortier qu’elle vient de commander via un site de e-commerce pour piler ses ignames, le vendeur lui livre plutôt un mortier en objet d’art. Cette cliente habituée des sites de commerce en ligne ne pourra malheureusement plus retirer son argent, parce qu’elle a déjà réglé la facture. Cette déception, beaucoup de clients la vivent chaque jour, les sites de e-commerce, pullulant comme des champignons. C’est essentiellement ce problème que veut résoudre Aziza Digital Studio, à travers la plateforme Aziza-Pay.
Sécurisation et garantie des fonds
Aziza-Pay est spécialisée dans la sécurisation et la garantie des fonds de transaction des opérations commerciales. Concrètement, pendant l’achat d’un bien, la plateforme qui sert d’intermédiaire entre le vendeur et l’acheteur sécurise les fonds envoyés par ce dernier. En effet, le dispositif s’assure dans un premier temps que le produit soit livré en bonne et due forme au client et dans un second temps, qu’il corresponde à sa commande. « Quand vous envoyez votre argent sur la plateforme, le vendeur, s’il vous envoie votre marchandise, nous confirme qu’il l’a bien envoyée et vous aussi, de votre côté, vous nous confirmez que vous l'avez bien reçue. Dès que nous avons votre confirmation, les fonds sont automatiquement débloqués et envoyés au vendeur. Mais si vous nous dites que vous n’avez pas reçu la marchandise, on revoit toutes les démarches et on vous renvoie votre argent », précise Keith Assadji, responsable financier d’Aziza Digital Studio.
La gestion de conflit fait partie des principales missions de l’entreprise qui veut s’assurer du respect des conditions du contrat qui lient l’acheteur et le vendeur. La mise en œuvre de cette initiative n’est pas fortuite. Les jeunes âgés de 18 à 21 ans se sont lancés dans cette aventure en se basant sur leur mésaventure lorsqu’ils recourent aux plateformes d’achat / vente en ligne.
« Aujourd'hui l’e-commerce prend beaucoup d'ampleur dans le monde. Au lieu d'aller par exemple au marché, on regarde le statut de nos amis pour commander des articles. Souvent, ce qu'on nous livre, n'est pas vraiment ça. Soit ce que tu commandes traîne, soit tu rencontres d'autres difficultés. Parfois, le vendeur ne te livre pas l'article, mais ne te retourne pas non plus ton argent. Mais avec la plateforme Aziza Pay, lorsque tu envoies ton argent, il reste consigné et tu le récupères, en cas de souci », explique Aliate Agoro, co-responsable financier du groupe.
Certification des vendeurs
Pour aller plus loin, Aziza Digital Studio se propose de certifier les vendeurs, les entreprises et les plateformes de e-commerce sur la base d’un audit. Objectif, s’assurer qu'ils vendent réellement les produits qu’ils postent sur leurs supports de vente en ligne. Cette initiative permettra aussi de reconnaître le vrai du faux pour ne pas exposer les clients à des publicités mensongères.
« Nous aurons une base de données des utilisateurs, que ce soit les vendeurs ou les acheteurs. La certification se fera sur la base des différentes transactions sur la plateforme et sur les retours client », a ajouté Junior Bouyo, responsable administratif.
La plateforme va aussi intégrer une option pour recueillir les commentaires des clients par rapport aux produits achetés. Elle permet aussi d’alerter les futurs clients sur les conduites à tenir en face de chaque vendeur.
Objectif : s’étendre à la Zlecaf
Dans un premier temps, la plateforme va se concentrer sur les micro transactions, avant de passer à l’échelle.
Les huit associés, à savoir Keith Assadji, Aliate Agoro, Aliate Djomatin, Yannick Abbey, Abdoulaye Diallo, Junior Bouyo, Paola Nugloze et Pauline Adjreke lorgnent la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Mais en attendant, ils se concentrent sur le lancement du projet au Togo qui se fera très prochainement.
La rédaction