(Togo First) - La Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pourrait se doter d’un Fonds de développement et de financement des secteurs des transports et de l’énergie (FODETE), d’ici à la fin de l’année, selon Agence Ecofin. Ce lancement, qui irait au bénéfice de ses pays membres dont le Togo, a été évoqué lors du premier Forum d'investissement de la CEDEAO (EIF) le jeudi 4 avril dernier, par Sédiko Douka (photo), commissaire de l’organisation en charge des Infrastructures.
Initialement approuvée à Abuja, au Nigeria, le 22 juin 2009, la mise en place concrète du FODETE-CEDEAO aurait notamment rencontré d'importants obstacles, retardant ainsi sa concrétisation. Cependant, les récentes tensions régionales entre 2020 et 2022 ont insufflé une nouvelle dynamique au projet. Selon M. Douka, le FODETE sera alimenté par une taxe sur les produits exportés par les pays membres, notamment les exportations agricoles, minières, ainsi que celles du secteur gazier et pétrolier, suite à l'accroissement des découvertes de réserves. Des simulations ont révélé une capacité de mobilisation susceptible d’atteindre 450 millions de dollars américains par an.
A terme, ce fonds devrait être dédié à l'amélioration des infrastructures dans les secteurs du transport et de l'énergie, cruciaux pour la croissance économique et l'intégration régionale. Sa gestion sera confiée à la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), basée à Lomé, qui a déjà engagé cette année 4 milliards de dollars, consacrant 50% de ses financements à des projets d'infrastructures d’intégration.
Ceci étant, des questions demeurent quant à un consensus régional sur le prélèvement de la taxe, ainsi que sur le taux de prélèvement. Quoi qu’il en soit, malgré ces défis, la création du FODETE devrait représenter une nouvelle opportunité pour répondre aux besoins régionaux croissants en matière d'infrastructures, estimés à un déficit d'investissement annuel de 12 milliards de dollars.
Ayi Renaud Dossavi