La FIFA mise sur des maillots 100% ‘made in West Africa pour le Mondial 2026 : pourquoi le Togo pourrait en bénéficier ?

Investissement
mercredi, 28 février 2024 12:16
La FIFA mise sur des maillots 100% ‘made in West Africa pour le Mondial 2026 : pourquoi le Togo pourrait en bénéficier ?

(Togo First) - Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a révélé le 24 février 2024, lors d’un side event en prélude à la 13e Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Abu Dhabi, l'ambition de l'organisation de promouvoir une industrie textile ouest-africaine intégrée à même de fournir des maillots pour ses événements mondiaux, notamment la Coupe du Monde 2026 et plus généralement l’ensemble de ses programmes. L'Italien a toutefois insisté sur la mise en place d'une chaîne de valeur textile complète dans la région, condition sine qua non à la réalisation de cette ambition que la faîtière du football appuie en collaboration avec des entités telles que l'OMC, l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et d’autres partenaires.

L’initiative de faire “des prochains maillots de la Coupe du Monde et des programmes FIFA” des emblèmes du savoir-faire ouest-africain, vient soutenir les efforts visant à renforcer l'industrie naissante du coton et du textile dans les pays du C4 + 1 — soit les pays du Coton-4, premiers producteurs et exportateurs de coton du continent africain, à savoir le Bénin, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad ainsi que la Côte d'Ivoire. 

“La FIFA rassemble 211 pays membres à travers le monde”, rappelle Gianni Infantino. “Les grands pays et les grands clubs ont leurs propres producteurs d’équipements, mais beaucoup d’autres à travers le monde ont du mal à trouver des acteurs économiques pour produire leurs maillots. Nous pensons que ce partenariat avec l’OMC peut les intéresser”, a déclaré le Président de la FIFA, soulignant au passage que l’industrie mondiale du football génère un chiffre d'affaires global dépassant les 270 milliards de dollars, dont 70% des revenus se font, rien qu'en Europe. Et que si les acteurs de tous les continents arrivaient à intégrer la chaîne de valeur, ces revenus pourraient atteindre les 500 milliards $.

“Nous devons ramener une partie de cet argent en Afrique”, a insisté pour sa part la directrice générale de l’OMC, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala.

Les nations de la C4+1 ne devraient pas être les seules à bénéficier de ce partenariat sur le coton. 

Alors que le pays a mis en route un vaste chantier de revitalisation de son industrie textile, avec le lancement des parcs textiles intégrés de la PIA, développés par Arise IIP qui opère également les parcs textiles de la GDIZ au Bénin, “point d’entrée de l’initiative”, le Togo, bien qu'extérieur au bloc principal des pays C4+1, est un bénéficiaire potentiel de cette initiative. 

Le pays, bien que souvent dans l'ombre de ses voisins plus médiatisés sur la production du coton, se positionne aujourd’hui peu à peu sur l’échiquier de la transformation. Le parlement a adopté l’an dernier une législation favorable aux investissements dans les zones franches industrielles, se dotant d’un cadre fiscal attractif pour les entreprises du textile. Cette loi prévoit notamment la stabilisation des taux d'imposition sur les sociétés, les dividendes, et les patentes à 10% dès la 9ème année d'activité. De plus, elle octroie des exonérations, notamment sur la taxe foncière, l'impôt sur le revenu pour les services d'assistance technique étrangère, et divers droits et taxes, avec une réduction de 50% sur les droits de douane et la TVA pour les véhicules utilitaires.

La dynamique dans le textile togolais ne s'arrête pas là. Depuis octobre 2023, la Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA) s'est lancée dans l'exportation de vêtements estampillés "Made in Togo" vers les États-Unis. 

Cette montée en puissance est consolidée par l'investissement de Logistik Unicorp dans une usine de confection de vêtements militaires à Datcha, marque de confiance des investisseurs dans le potentiel textile togolais. Alors même que cette année, la production cotonnière a retrouvé des couleurs, atteignant 70 000 tonnes, selon la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT), filiale d’Olam, soit une hausse de 50% comparativement aux 46 500 tonnes de la saison précédente.

La FIFA et l'OMC prévoient une étude dans les tout prochains mois pour accélérer le processus d’intégration de ces pays d’Afrique de l’Ouest, producteurs de l’or blanc, dans le marché global des vêtements de sport, qui vaut plus de 200 milliards de dollars. Une visite des installations ouest-africaines est également prévue au mois de juin prochain. 

Fiacre E. Kakpo

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