(Togo First) - Le 31 janvier, l’annonce du Col. Gnama Latta, selon laquelle le Togo projette de se doter d’une nouvelle compagnie pour desservir Lomé-Niamtougou, les deux villes aéroportuaires du pays, a fait le tour des réseaux sociaux. Car 20 ans en arrière, Air Togo, la première compagnie aérienne du pays, tirait sa révérence. Ce même jour, 35e anniversaire de la SALT, la société en charge de la gestion de la plateforme aéroportuaire, le Directeur qui tient, à la fois les gouvernails de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la SALT, dévoilait coup sur coup, la construction d’un deuxième terminal, l’ouverture de nouvelles lignes, et le projet de construction d’un nouvel aéroport à Gbatopé, non loin de la ville de Tsévié (37 km de Lomé).
« Compte tenu de l'augmentation exponentielle de voyageurs sur Lomé, qui est devenue une plateforme de confiance et d'excellence, nous envisageons de construire un deuxième terminal, et l'ouverture d'autres lignes encore. Nous avons en projet la construction d'un aéroport avec deux pistes parallèles sur 8000 hectares à Gbatopé, vers Tsévié ».
Des annonces qui marquent une ambition de plus en plus insistante des autorités togolaises, dont le PND ficelé dans les années 2018-2019, avait donné le ton. Le Togo, qui se revendique comme la porte d’entrée naturelle en Afrique de l’Ouest, ou son carrefour ou encore “The place to be”, veut se développer en hub logistique, non sur les volets de la logistique portuaire, mais également aéroportuaire, avec ses deux aéroports internationaux existants : L’aéroport international Lomé-Tokoin, rebaptisé Aéroport international Gnassingbé Eyadéma et l’aéroport international de Niamtougou que le gouvernement veut transformer en hub de référence pour le trafic cargo vers les pays de l’hinterland.
Modernisation de l’AIGE
L’histoire récente de l’aéroport international Gnassingbé Eyadema commence le 25 avril 2016 avec l’inauguration de la nouvelle aérogare par le président Faure Gnassingbé, après 4 ans de travaux.
L’infrastructure, qui a nécessité 150 millions $ d’investissement, peut accueillir 2 millions de passagers par an et 50 000 tonnes de fret par an. Une vitrine nationale, financée par la Banque chinoise d’import-export China Exim Bank et réalisée par les entreprises chinoises Weihai International Economic Technical Cooperative Co. (WIETC) et China Airport Construction Group Corporation (CACC).
Depuis sa rénovation, les vols affluent, les compagnies internationales de renom se sont multipliées sur la desserte togolaise.
Air France, Brussels Airlines, Ethiopian Airlines, Royal Air Maroc…, plus de 20 pays d’Afrique et les Etats-Unis sont desservis directement à partir de la plateforme togolaise. La densité du trafic est d’autant plus favorisée par la présence renforcée d’Asky, qui fait de Lomé, son cœur opérationnel, mais également Ethiopian, qui en fait un hub sous-régional, dans une moindre mesure, en desservant deux destinations américaines, en vols directs sans escale.
Croissance du trafic
Après la levée des restrictions dues à la Covid-19 en début de 2021, selon des sources officielles, le trafic passager à l’aéroport de Lomé a bondi de 50% en 2021 à 960.000…. Alors qu’environ 460000 passagers étaient enregistrés en 2020. La dynamique de croissance s’est poursuivie au premier semestre 2022, avec une hausse de 40,8% du nombre de passagers. Le fret aérien a suivi également le même trend de progression, quoique marginal (+1,8%).
Cette croissance est due aussi à la progression du nombre de touristes qui visitent le pays, avec la reprise des grandes conférences. En 2021, 983 969 touristes ont visité le Togo, contre seulement 481 706 en 2020 en raison des restrictions, soit plus 50% en variation annuelle.
Les nouvelles lignes ouvertes par Asky et Ethiopian Airlines permettent également à l’AIGE d'accroître son trafic passager. En effet, la compagnie éthiopienne a lancé en juin dernier, des vols non-stop, trois fois par semaine entre Washington et Lomé (entre l'aéroport de Dulles de Washington, et Gnassingbé Eyadema Lomé), puis vers sa base d'Addis-Abeba.
Desservi par plusieurs compagnies internationales, notamment le géant africain Ethiopian Airlines qui en a fait un de ses hub ouest-africains, Asky, basée à Lomé, Air France, Brussels Airlines, l’aéroport international Gnassingbé Eyadema se rêve un hub logistique de la sous-région.
Faire de Niamtougou, un aéroport cargo
L’aéroport international de Niamtougou, second du pays, n’accueille pour l’instant que des vols privés de fret, aussi rarissimes qu’ils soient. Mais les rêves placés dans cette plateforme sont tout aussi non négligeables. Afin d’en faire une plateforme de référence pour la logistique aéroportuaire, en particulier pour le trafic cargo destiné aux pays de l’hinterland, de premiers travaux de réhabilitation sont annoncés et pourront démarrer "incessamment", grâce à un premier investissement imminent de 2,2 milliards FCFA. Les travaux vont consister au rallongement de la piste de la plateforme d’une longueur de 2 500 mètres à 3.000 mètres, à la clôture du périmètre et à la sécurisation de l’aérogare.
Cette réfection devrait accélérer le projet d’ouverture d’une ligne nationale avec la création d’une compagnie aérienne locale pour relier Lomé à Niamtougou.
Selon le gouvernement, une telle extension devrait aussi permettre à Niamtougou de se conformer aux normes internationales et de servir de base d’exportation de plusieurs produits de rente tels que la mangue et la tomate, cultivés dans la localité et booster le tourisme dans le pays.