(Togo First) - Selon l'analyste maritime néerlandais Dynamar, Lomé est aujourd'hui le principal port à conteneurs d'Afrique de l'Ouest. La capitale togolaise souffle la première place à Lagos, capitale économique du Nigeria.
Le Port de Lomé a connu, sous l’impulsion de réformes de modernisation, une croissance rapide. De 311 500 EVP (équivalent vingt pieds - unité de mesure de conteneur) en 2013, le volume de conteneurs qui transite par le Port de Lomé, a presque triplé (+283%) en 5 ans pour atteindre 1 193 800 EVP en 2017, dans un contexte où les volumes régionaux ont à peine augmenté.
Dynamar attribue cette hausse à la mise en service de Lomé Container Terminal (LCT), opérateur d’un géant terminal à conteneurs au Port de Lomé. Ce terminal traite près de 890 000 EVP par an, soit près de 75 % du débit total du Port de Lomé, indique le cabinet néerlandais.
Lomé profite surtout de la congestion chronique de l’arrière-pays du géant de l’Est pour pomper le trafic du Port de Lagos. Selon le rapport publié par Dynamar, cette situation, combinée à la mauvaise qualité du service, a fait perdre à Lagos, le port le plus important de la sous-région, près de 30% de son volume de conteneurs en 5 ans, à 1 050 000 EVP, fin 2017.
Tema au Ghana, longtemps deuxième en terme de trafic de conteneurs derrière Lagos, est désormais le troisième de la sous-région avec ses 956 400 EVP, devant Abidjan (663 600), Dakar (570 500) et Cotonou (333 000). Les statistiques montrent que tous ces ports ont presque stagné depuis 2013.
En 2017, 285 porte-conteneurs ont emprunté les sept routes commerciales intercontinentales en direction de l'Afrique de l'Ouest. Déployés par 24 opérateurs différents, leur capacité moyenne était de 3300 EVP. Le plus gros navire, un navire de 13 600 EVP, est exploité par MSC (Mediterranean Shipping Company) dans le cadre d'un service hub and spoke, reliant Lomé à un grand nombre de ports régionaux.
Avec le redressement des prix du brut, les volumes de conteneurs en Afrique de l’Ouest, devraient atteindre 4,3 millions d'EVP d'ici 2021, à raison d’une croissance annuelle estimée à 5 % pour les cargaisons en conteneurs.
Fiacre E. Kakpo