A Lomé, « le terminal de Bolloré conservera son indépendance opérationnelle », promet Diego Aponte, président de MSC

Logistique
mardi, 31 mai 2022 14:42
A Lomé, « le terminal de Bolloré conservera son indépendance opérationnelle », promet Diego Aponte, président de MSC

(Togo First) - “Le terminal géré par BAL [Bolloré Africa Logistics, ndlr] conservera son indépendance opérationnelle, avec un DG à Lomé, placé sous la responsabilité de son PDG à Puteaux [Siège de Bolloré, Ndrl], comme c’est actuellement le cas. Les deux entités n’auront pas vocation à se faire face mais à se compléter,” a révélé dans une interview Diego Aponte, Président de MSC depuis 2014.

Reprise par MSC, accord conclu en mars dernier, la filiale togolaise de Bolloré par l’armateur italo-suisse est au centre de toutes les attentions, d’autant que le premier transporteur maritime au niveau mondial opère déjà à Lomé à travers Lomé Container Terminal (LCT), le second terminal du Port de Lomé. 

Si Lomé Container Terminal (LCT) est un franc succès, pour avoir propulsé le trafic conteneur du port togolais qui a quintuplé depuis son arrivée, plusieurs acteurs et observateurs portuaires rechignent à l’idée d’un monopole total sur les activités de manutention. Une tension latente que le premier transporteur mondial de conteneurs depuis janvier 2022, cherche à désamorcer avant de se confronter aux régulateurs africains qui doivent encore donner l’ultime feu vert.   

« Notre but n’est pas d’avoir une position dominante qui pourrait pénaliser tel ou tel acteur. Il existe une autorité portuaire dont le rôle est justement de réguler et de s’assurer que tout le monde peut opérer normalement dans ses bassins », essaie de rassurer Diego Aponte. « Nous avons donc prévu, chez BAL comme chez MSC, d’aller rendre visite tous ces prochains mois à ces différentes autorités, dans le but d’obtenir leur aval, mais également pour nous présenter et leur expliquer notre vision », a fait entendre le dirigeant de MSC.

A Lomé qu’il a érigé en hub régional, l’armateur qui opère à travers sa société d’investissement dans les terminaux à conteneurs, Terminal Investment Limited (TIL) dit vouloir utiliser les installations de Togo Terminal, en complément à LCT, pour accueillir les autres armateurs qui desservent la capitale togolaise. 

“Avec le transbordement, l’ampleur des volumes manutentionnés sur le Lomé Container Terminal (LCT) nous empêche de pouvoir servir d’autres armateurs que MSC. Ces derniers vont donc sur les installations de BAL, et il n’y a aucune raison que cela change”, a clarifié le fils de Gianluigi Aponte, fondateur de MSC.

« Nous n’exercerons aucune influence en matière de politique commerciale et de tarif, de gestion du terminal, pour faire en sorte qu’il subsiste une réelle différenciation entre les deux opérateurs portuaires », insiste-t-il. 

Comme dans l’ensemble de ses nouvelles filiales, assure le groupe basé à Genève, on veut “continuer à gérer … en gardant BAL comme une société indépendante du groupe”. Mais, une nouvelle marque va voir le jour à court terme, avec un nouveau logo, assure-t-on. 

“Nous n’avons pas l’intention d’intégrer BAL dans MSC, plutôt de trouver les synergies à mettre en place avec nos filiales pour éviter les doublons et les surinvestissements sur certaines installations… Nous allons conserver les effectifs ainsi que le management tel qu’il existe aujourd’hui, ce dernier devant juste rendre compte à un nouvel actionnaire qui s’appellera dorénavant Aponte et non plus Bolloré”.

Des clarifications qui interviennent deux semaines à peu près après la sortie du ministre togolais de l’économie maritime, Edem Tengue, dans les colonnes de la Tribune Afrique, qui faisait comprendre que le gouvernement togolais “se réservait le droit de commenter cette opération au moment opportun”, ajoutant que les discussions autour du deal ne sont pas bouclées.

Fiacre E. Kakpo

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