(Togo First) - Le Togo a obtenu une note globale de 74 points sur 100 lors de son évaluation sur la mise en œuvre de la norme 2019 de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), selon un rapport publié début décembre 2024 par le Conseil d’administration de l’organisation. Avec ce résultat, le pays se positionne dans la tranche des performances “modérées”, située entre 70 et 84 points, tout en s’éloignant des catégories "faible" (0-49 points) et "assez-faible" (50-69 points). Ce score rapproche également le Togo des performances “élevées”, classées entre 85 et 92 points.
La publication régulière des données clés sur le secteur extractif et leur accessibilité dans des formats ouverts ont été des points forts de la performance togolaise. Ces publications, selon Helen Clark, présidente du Conseil d'administration de l'ITIE, permettent d'améliorer la compréhension du secteur par le public et favorisent des débats éclairés sur les politiques extractives.
L’introduction d’un cadastre minier numérique a été aussi décisive. Cet outil fournit des informations détaillées sur les licences minières, leurs titulaires et leur validité, offrant aux acteurs publics, privés et à la société civile une meilleure visibilité sur les droits miniers en cours. En parallèle, la publication de contrats et licences pour des projets actifs a renforcé la transparence, souligne le rapport.
L’engagement du Togo dans la lutte contre la corruption et l'amélioration de la gouvernance figure aussi parmi les progrès enregistrés. En effet, en collaboration avec la société civile, le Togo a utilisé un outil de diagnostic élaboré par le Natural Resource Governance Institute (NRGI) pour identifier des vulnérabilités dans les pratiques liées à la propriété effective, aux entreprises publiques et aux contrats de location de matériel.
#Togo ?? achieved a score of 74 in implementing the #EITIStandard, having made notable strides in anti-corruption and licensing #transparency. The introduction of a digital mining cadastre is a significant step forward. ? https://t.co/Dd96ZKgkY2 pic.twitter.com/0JyxAhSoRU
— EITI International (@EITIorg) December 6, 2024
Les limites dans la gestion du phosphate
Malgré ces avancées, des manquements subsistent, particulièrement dans la gestion de l'industrie du phosphate, pilier du secteur extractif togolais. La Société Nationale des Phosphates du Togo (SNPT) qui gère cette ressource stratégique ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion, en termes de transparence.
Les états financiers audités de la SNPT ne sont pas publiés systématiquement, empêchant une surveillance rigoureuse de ses relations financières avec l’État, a relevé le rapport. On note également un manque de divulgation complète des volumes et des valeurs des ventes de phosphate. Ce qui prive les débats publics de données essentielles sur cette ressource centrale pour l’économie du pays.
La traçabilité de l’or, un enjeu prioritaire
Le secteur aurifère présente des problématiques similaires. Une partie importante des exportations d’or, estimées entre 10 et 25 tonnes par an, échappe à tout contrôle officiel en raison de la contrebande transfrontalière. Ces pratiques informelles, répandues dans la sous-région, constituent une source majeure de pertes financières pour le Togo.
Pour y remédier, l’ITIE recommande de renforcer les dispositifs de suivi et d'encadrement des flux d'or. Une meilleure traçabilité pourrait contribuer à réduire les fuites de capitaux tout en consolidant les revenus de l’État.
Esaïe Edoh
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