(Togo First) - Si les Togolais veulent une réglementation plus forte dans le secteur extractif, ils perçoivent tout de même les bénéfices de l’exploitation minière. C’est ce que révèle Afrobaromètre, dans un récent sondage effectué sur le territoire.
Selon l’enquête qui a couvert un échantillon de 1200 adultes en mars 2022, la majorité des Togolais (86%) sont « d’accord » ou « tout à fait d’accord » qu’il faut plus de réglementation environnementale dans le secteur extractif.
Ceci étant, 60% des sondés estiment que les avantages de l’exploitation des ressources naturelles sont plus importants que les inconvénients, tels que la pollution que peuvent subir leurs communautés.
« En dehors de la demande de plus de réglementation, les Togolais habitant les préfectures avec des exploitations de ressources naturelles sont plus d’accord que leurs concitoyens qu’ils ont voix au chapitre, que leur communauté reçoit une juste part, et que les avantages dépassent les coûts en ce qui concerne l’exploitation des ressources naturelles qui ont lieu près de leurs communautés », rapporte le réseau panafricain de recherche par sondage.
De même, indique le sondage, les sujets questionnés affirment que les citoyens ordinaires ont voix au chapitre (67%), et que les communautés reçoivent une juste part des revenus (57%), quand il s’agit de ces exploitations.
Plus encore, la majorité des citoyens (60%) considèrent que les avantages des exploitations minières dépassent leurs inconvénients (comme la pollution que peuvent subir leurs communautés.), soutient Afrobaromètre.
Perceptions positives et réalité : le contraste
Ces perceptions positives contrastent quelque peu avec la situation relevée sur le terrain. En effet, dans les faits, note le sondeur panafricain, les communautés où les ressources sont exploitées ne reçoivent pas forcément plus de bénéfices, en termes d’infrastructures ou de services, que celles sans ressources.
Ainsi, les préfectures d’exploitation des ressources naturelles ne bénéficient pas forcément de plus de services ou d’infrastructures que les autres, et la qualité des routes n’est pas forcément meilleure dans les préfectures exploitant des ressources naturelles, en comparaison.
Ceci tend à mettre en avant la perception des individus sondés, même si elle n’est pas forcément corroborée par les constats réels et si « [des] efforts sont à fournir au niveau de l’encadrement législatif des industries extractives ».
Ayi Renaud Dossavi