(Togo First) - Dans la soirée du samedi, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) du Togo a publié les résultats provisoires des élections législatives du 29 avril 2024. Ces résultats montrent une victoire écrasante de l'Union pour la République (Unir), le parti au pouvoir, qui a remporté 108 des 113 sièges de l'Assemblée nationale, soit près de 96% des sièges disponibles. En face, l'opposition n’a réussi à obtenir que 5 sièges : deux pour l'Alliance des Démocrates pour le développement intégral (ADDI), et un chacun pour l'Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre, la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) de Brigitte Adjamagbo-Johnson, et les Forces démocratiques pour la République (FDR) de Dodji Apevon.
Cette annonce a été faite au siège de la Ceni à Lomé et retransmise en direct à la télévision nationale. Dago Yabré, président de la Ceni, a déclaré que les résultats des élections régionales seront annoncés très prochainement.
Les autorités électorales estiment le taux de participation à 61 %, avec 2 565 623 électeurs qui ont voté sur les 4 203 711 inscrits.
Ces élections se déroulent dans un contexte de réforme constitutionnelle majeure, avec un passage d'un régime semi-présidentiel à un régime parlementaire, ce qui réajuste l'équilibre des pouvoirs et potentiellement redessinera l'architecture politique du Togo. La réforme constitutionnelle stipule que le chef du parti majoritaire à l'Assemblée nationale est désigné "sans débats" comme Président du Conseil des ministres, qui détiendra désormais l'ensemble du pouvoir exécutif. À ce stade, cette fonction revient au Président Faure Gnassingbé, qui est le président du parti Unir.
L'opposition a cependant émis quelques réserves par rapport au scrutin, en dénonçant des irrégularités, y compris des allégations de bourrage d'urnes, avec des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Des partis d'opposition se sont également accusés mutuellement de fraude dans leurs propres fiefs. L'Union africaine (UA), la CEDEAO, la CEN-SAD et l’Organisation internationale de la Francophonie, qui ont été autorisées à superviser les élections, ont jugé le scrutin libre et transparent, tout en félicitant les autorités électorales pour la bonne organisation.
Hier, le président de la Ceni a encouragé les partis ayant des réclamations à saisir les juridictions compétentes, assurant que la Ceni "tirera les leçons des anomalies et de quelques difficultés rencontrées" lors de ce scrutin.
Ces résultats, pour être définitifs, doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle.
Fiacre E. Kakpo