Robert Dussey: « le Togo est un pays de paix et le Togo s’oppose à la guerre, quelles que soient ses raisons »

Politique
vendredi, 22 septembre 2023 19:46
Robert Dussey: « le Togo est un pays de paix et le Togo s’oppose à la guerre, quelles que soient ses raisons »

(Togo First) - A la tribune de la 78è assemblée générale des Nations Unies, le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey, a levé le voile sur la perception du Togo de la situation socio-politique et économique du monde. Dans un discours prononcé le jeudi 21 septembre 2023, il a abordé les sujets relatifs au terrorisme, au changement climatique, aux crises sociopolitiques et aux transitions politiques actuelles en Afrique.

Du haut de cette tribune, le diplomate togolais a relevé que les engagements des dirigeants ne sont pas à la hauteur de l’ampleur des défis auxquels le monde fait face. Ce qui a pour conséquence l’état maladif du monde et « son état de pathologie interpelle à un niveau de responsabilité aussi élevé que les Nations Unies ».

Aussi le monde est-il profondément malade, et l’Afrique dans un état de vulnérabilité. « Une vulnérabilité due au faible niveau de développement, aux crises sanitaires de grande envergure, aux effets du changement climatique, à la perturbation des chaînes d’approvisionnement alimentaires mondiales », souligne l’officiel togolais.

Selon lui, la paix et la stabilité de l’Afrique sont menacées par l’envahissement de l’espace cybernétique du continent par des cybercriminels et la désinformation, la récurrence des conflits armés et l’actualité de la guerre ainsi que la dissémination du terrorisme international.

Investir dans la paix

Alors que l’Afrique de l’ouest fait particulièrement face un contexte sécuritaire volatile, avec plusieurs pays sous régime de transition, Robert Dussey estime que les dirigeants devraient « investir plus dans la paix » plus que dans la guerre.

A ce sujet, le diplomate rappelle que « le Togo est un pays de paix et le Togo s’oppose à la guerre, quelles que soient ses raisons ». « Depuis notre indépendance le 27 avril 1960 : Jamais le Togo n’a fait la guerre à ses voisins. Jamais le Togo n’a agressé ses voisins ou un quelconque pays. Jamais le Togo n’a servi de base arrière pour une quelconque agression contre un pays frère », a-t-il clarifié.

Le Togo s’illustre bien dans cet investissement pour la paix selon Robert Dussey, qui rappelle l’implication du chef de l’Etat, Faure Gnassingbé dans la résolution de la crise entre les gouvernements de Côte d’Ivoire et du Mali au sujet de l’affaire des 49 soldats ivoiriens et dans la guerre au Soudan à travers un dialogue consultatif et de concertation entre les leaders politiques et militaires du Darfour en juillet dernier à Lomé.

Sur la longue liste des initiatives du Togo en faveur de la paix, le membre de l’exécutif togolais cite la rencontre dénommée « Lomé Peace and Security Forum » prévue les 21 et 22 octobre à Lomé sous le thème du « Renforcement des transitions vers la gouvernance démocratique en Afrique », ainsi que le 9e Congrès Panafricain prévu à Lomé en 2024 sur la question de la réforme de l’architecture multilatérale.

A cette rencontre s’ajoute également la création en mai dernier de l’Alliance politique africaine (APA) par le Togo et d’autres pays.

Réformer le Conseil de sécurité

Au regard de la situation socio-politique du monde, le Togo voit la nécessité de réformer le conseil de sécurité des Nations Unies. Pour Lomé, l’Afrique ne peut plus rester en marge de l’instance à laquelle il revient d’assurer la paix et la sécurité internationales.

« Le Conseil de sécurité ne peut plus demeurer une simple affaire des vainqueurs et leurs alliés du deuxième conflit mondial. Rien ne peut plus justifier le maintien du statu quo. La structuration idéologique et institutionnelle du monde d’après-guerre est désormais obsolète. Nous sommes à une nouvelle ère des relations de l’Afrique et du Sud global avec le monde et l’Afrique n’entend plus dans la nouvelle dynamique restée dans l’ombre d’une quelconque grande puissance », a déclaré le collaborateur de Faure Gnassingbé.

Il soutient que les puissances occidentales et autres doivent changer d’attitude et d’approche dans une Afrique qui a profondément changé. « L’Afrique a besoin d’un partenariat respectueux de la stricte dignité de chacun. Nous voulons être vos partenaires et non vos sujets. Nous voulons servir nos peuples et non servir des intérêts étrangers », a-t-il martelé.

 Esaïe Edoh

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