(Togo First) - Au Togo, la consommation de substances illicites reste un enjeu préoccupant. Un rapport récent du Réseau ouest-africain d'épidémiologie sur la consommation de drogues (WENDU) révèle que l'alcool domine largement la liste, avec 43 % des cas, suivi du cannabis (26 %) et des opioïdes d'origine médicale (19 %). Cette étude s'appuie sur des données de saisies effectuées dans 11 pays de la sous-région ouest-africaine.
Des différences entre les hommes et les femmes
Selon les détails, les consommateurs sont principalement des jeunes adultes, avec la majorité des utilisateurs âgés entre 20 et 39 ans, et une première exposition aux drogues et substances psychoactives qui survient entre 11 et 19 ans. Les traitements ambulatoires dominent les interventions des médecins et spécialistes, représentant 64 % des services, souvent orientés par des proches ou des professionnels, indique-t-on.
Des consommateurs jeunes et moins jeunes
On note des disparités de genre en matière d’addiction à ces substances. En effet, si l'alcool est signalé comme la substance prédominante chez près de 70 % (67,86 %) des femmes qui ont recherché un traitement au Togo, il ne représente que 39 % chez les hommes dans la même situation. La tendance s’inverse pour le cannabis, où près d’un tiers des hommes concernés par un traitement pour toxicomanie en sont affectés, contre seulement 13,47 % des femmes.
Neuf tonnes de cannabis saisies en 2023
En ce qui concerne la lutte contre les stupéfiants, le rapport indique que le Togo a saisi plus de neuf tonnes, soit 9 252 kg, de cannabis en 2023. Cela représente un peu plus de 9 % des saisies globales réalisées au niveau sous-régional cette année. À l’échelle de la CEDEAO, les autorités ont saisi un total de 83 734 kg de drogues dans 11 pays en 2023, selon le même rapport. Le Sénégal enregistre les plus grandes saisies, avec 15 905 kg de cannabis et substances apparentées, suivi du Bénin et de la Côte d'Ivoire.
En revanche, le Togo a saisi très peu de cocaïne l’an dernier, avec seulement 670 g, contre par exemple 19,01 kg pour le Bénin.
Intensifier la lutte
Dans ce contexte, la CEDEAO recommande notamment de développer une politique régionale globale sur le cannabis, tenant compte des contextes culturels, économiques et sociaux. Les pays de la sous-région sont également appelés à mettre à jour et à renforcer leurs cadres légaux en matière de lutte contre la drogue, et à renforcer la coopération internationale à cet effet.
Ayi Renaud Dossavi