(Togo First) - Au Togo, la situation ces dernières semaines, est marquée par une flambée de cas à l’intérieur du pays, nommément dans les régions Kara et Savanes. Avec des foyers épidémiques dans les préfectures d'Assoli, de Tchaoudjo, de la Kozah, de Sotouboua et de Tchamba, alors qu'on assistait, il y a quelques semaines, à une stabilisation de la pandémie.
En réponse à cet état de choses, il a été procédé au bouclage de ces localités, suivant le nouveau protocole en vigueur dans le pays. Ces mesures restrictives auraient permis d’atteindre une maîtrise, pour l'instant, de la propagation du virus.
Ces informations émanent du dernier point de presse de la Coordination nationale de gestion de la riposte à la Pandémie (CNGR), tenue par le médecin-colonel Djibril Mohaman.
La Transmission communautaire et ses défis sanitaires
Au vu de la diffusion et de la dissémination de cas, le pays semble s’acheminer vers un mode de transmission communautaire. Ce qui indique qu’il sera de plus en plus difficile, voire impossible, de tracer tous les cas, avec l’émergence de foyers par endroits.
« Actuellement, nous assistons à un passage de la maladie au niveau communautaire, donc augmentation des cas », souligne ainsi la CNGR.
Ceci entraînerait mécaniquement une « augmentation du risque dans les hôpitaux, par augmentation des cas suspects (…) en corollaire il y a risque d'augmentation des cas positifs du personnel de santé »
Pour ce faire, l’autorité publique annonce d’ores et déjà un mécanisme d’appui, une assurance spéciale Covid, pour tout le personnel soignant, « en vue d'apporter une réponse appropriée à la problématique de risque intrinsèque d'exposition du personnel de santé dans leur mission ».
Décès en hausse
En termes de chiffre, ces dernières semaines sont marquées par une augmentation soutenue, mais stable des cas.
« La semaine dernière, nous avons eu 107 nouveaux cas et cette semaine 112 cas en plus. Contre 116 guéris la semaine, et cette semaine 109 », c’est cependant la situation des décès qui a significativement empiré, « pour les cas de décès, cette semaine nous avons eu 6 décès, ça fait beaucoup ».
Cependant, tempère-t-on, les 2/3 des décès seraient sur terrain de fortes comorbidités, « quand on regarde tous les décès depuis le début, à peine 10 ou 12 ont uniquement comme cause maladie, le Covid-19 ».
Juguler la propagation et sensibiliser les populations
La CNGR relève cependant que les principaux facteurs de ces flambées restent la mobilité des personnes entre les préfectures, les célébrations des fêtes traditionnelles, des mariages, des funérailles, et le non-respect des mesures édictées par le gouvernement…voire même un déni de la maladie.
Pour répondre efficacement à ce challenge, l’accent est encore plus mis sur la sensibilisation, à travers les élus locaux, pour l'application des mesures barrières. De plus, les localités avec des fêtes traditionnelles sont systématiquement bouclées, comme cela a été récemment le cas pour la ville d’Aného.
À ce jour, le Togo dénombre officiellement 1537 cas de Covid-19, soit 185 cas par million d’habitants, pour 37 décès et 1145 guéris, avec 355 cas actifs.
Sur le Continent, on en est à 1,33 million de cas cumulés (644 mille pour la seule Afrique du Sud), et 1,07 million de rétablis, contre 32 mille décès. Dans le monde, la pandémie en est à 28,4 millions de cas cumulés, dont 915 mille décès et 20,4 millions de guérisons. Les pays les plus touchés sont les USA (6,58 millions), l’Inde (4,6 millions), le Brésil (4,23 millions).
Ayi Renaud Dossavi
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