(Togo First) - C'est le nouveau pari du Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI), six ans après son lancement. Deux nouveaux produits ont été lancés le 16 janvier dernier à Blitta, centre du Togo, par le Président Faure Gnassingbé.
Objectif, indiquent les autorités locales concernées : « poursuivre la politique sociale en faveur des couches défavorisées et surtout vulnérables ».
"Kiffe Nkodédé"
Kiffe, « Kit de Financement Formation et Entreprenariat », la première des deux nouveautés, s’adresse aux jeunes apprentis en formation dans les centres de formation technique reconnus par l’Etat, selon Mazamesso Assih, la Secrétaire d’Etat auprès de la Présidence de la République en charge de l’Inclusion Financière et du Secteur Informel. Ainsi, ils pourront se faire accorder un crédit de 400 000 FCFA pour financer leur formation, puis leur installation professionnelle, indique-t-on.
Quant à « Nkodédé », ce sont les bénéficiaires des produits standard du FNFI, en fin de cycles, devenus entrepreneurs prospères, et souhaitant renforcer et accroître leurs activités afin de les passer à échelle, qui sont ciblés.
A travers ce produit, le FNFI permet à ses bénéficiaires d’obtenir un financement plus consistant auprès d’Orabank. Le montant du crédit pourrait atteindre jusqu’à 5 000 000 FCFA, apprend-on.
Cheville ouvrière de l’explosion du taux d’inclusion financière
Avec un portefeuille de 87 milliards FCFA de crédits distribués à plus d’1 million de bénéficiaires en 6 ans, l’institution est devenue la cheville ouvrière de l’explosion du taux d’inclusion financière au Togo. En effet, selon la banque mondiale, la proportion de Togolais adultes (âgés de plus de 15 ans) ayant accès à des institutions financières est passée de 10% en 2011 à 45,3% fin 2018, soit un peu moins de la moitié de la population adulte. Une hausse de 44%, faisant du Togo, l’une des économies les mieux inclusives financièrement parmi les pays d’Afrique Subsaharienne à faible revenu.
Plus précisément, selon un récent rapport de la BCEAO, au Togo, le taux de bancarisation élargi, qui prend en compte, outre les utilisateurs des services de microfinance, la population adulte détenant un compte dans les banques, les services postaux, les caisses nationales d’épargne et le Trésor, est devenu, en quelques années, le plus élevé dans l’Uemoa. Il avoisinerait en 2018 85,4%, loin devant le Bénin (68,7%), le Sénégal (51,9%) et le Burkina (41,3%). Des performances qui se sont nettement améliorées l’année dernière, au regard des nouvelles statistiques du FNFI.
Pour la seule année 2019, 35 812 nouveaux bénéficiaires ont rejoint le navire, et plus de 32 000 crédits ont été renouvelés. Au total, plus d’un million de bénéficiaires, pour plus de 1 500 000 crédits ont été mis en place, à des taux réduits au profit de citoyens exclus du système financier mais porteurs de projets dans les différents secteurs de la vie économique.
Dans une récente interview, Mazamesso Assih, s’est également félicitée du taux de remboursement de près de 95% (100% dans certaines zones) enregistrés.
Fiacre E. Kakpo