(Togo First) - En marge du lancement du Hackathon sous-régional de la CEDEAO sur la cybersécurité, réunissant depuis lundi 16 octobre 2023, 11 nationalités à Lomé, le patron, le Commandant de l’Agence nationale de la cybersécurité (ANCy), s’est entretenu avec les médias. Togo First revient sur les différentes actions de son agence, en place depuis 2019 mais qui est peu à peu devenue opérationnelle, les défis de cybersécurité au Togo, et ses prochains chantiers.
Défis et vulnérabilités
Pour le patron de l’ANCy, un des principaux défis dans le renforcement de la cybersécurité au Togo est le manque d’intérêt et de sensibilité de plusieurs acteurs du grand public sur ces questions, pourtant stratégiques.
« La première vulnérabilité, c'est que la thématique de la cybersécurité est très nouvelle. Beaucoup d'entreprises et administrations ne prennent pas en compte ces problématiques de cybersécurité, arguant souvent qu'elles n'ont pas les budgets. », a expliqué le directeur général. « Ou bien, elles pensent que c'est un phénomène qui se vit beaucoup plus en Europe ou dans les pays développés. », ajoute-t-on.
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Sensibilisation et réglementation
Dans ce contexte, l’agence a mis un important accent sur la communication et la sensibilisation, avec notamment une campagne nationale de sensibilisation sur le sujet, initiée sur plusieurs semaines.
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« L'autre enjeu, c'est que tout l'écosystème, surtout la partie de la répression, n’est pas encore suffisamment structuré pour pouvoir appréhender les cybercriminels, parce qu'ils sont très furtifs, ils se cachent (...) Nous demandons donc la collaboration de tout un chacun, afin d'aider la police et la gendarmerie, ainsi que les acteurs de la justice, pour pouvoir nous aider à mettre la main sur ces cybercriminels qui sévissent dans nos pays.»
Pour l’heure, l’ANCy travaille à contraindre les grandes entreprises et administrations à rehausser leur niveau de maturité en matière de cybercriminalité, en cohérence avec le “décret relatif aux opérateurs de services essentiels, aux infrastructures essentielles et aux obligations et afférentes”, pris par le gouvernement. L’agence déclare également travailler sur plusieurs outils technologiques, « des plateformes pour pouvoir lutter contre les sites malveillants, des plateformes pour pouvoir renforcer la protection des petites et moyennes entreprises, ainsi que des start-ups ».
Vers une stratégie 2023-2027 sur la cybersécurité
L’ensemble des actions de la jeune structure devraient être cristallisées dans une stratégie quinquennale de la cybersécurité, annoncée pour bientôt par le Commandant Gwaliba.
« Il y a énormément de projets que nous sommes en train d'implémenter. Très bientôt, la stratégie de la cybersécurité 2023-2027 va être adoptée avec beaucoup d'activités sur les cinq prochaines années. », a indiqué le responsable, dont la structure a en charge le renforcement de la sécurité digitale sur les territoires.
Selon les responsables, les principaux points de fragilité pour l’heure, sont le faible niveau d’information et de sensibilisation des acteurs du quotidien aux questions de cybersécurité.
L’ANCy a été créée dans le cadre du renforcement de la défense du cyberespace national et de la lutte contre la cybercriminalité. Placée sous la tutelle du ministère chargé de l’économie numérique, d’une part, et du ministère chargé de la sécurité, d’autre part, elle a notamment pour bras opérationnel, Cyber Defense Africa, une joint-venture cofinancée par l’État togolais et la société polonaise Asseco.
Ayi Renaud Dossavi